Le liraglutide, un médicament contre l'obésité fonctionnant sur le même principe que l'emblématique Ozempic, s’est avéré efficace et sans danger chez les enfants âgés de 6 à 12 ans. C’est ce que rapporte une nouvelle recherche présentée lors du congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète (EASD) et publiée en parallèle dans le New England Journal of Medicine.
"L'obésité est la maladie chronique la plus courante de l'enfance, mais les options de traitement efficaces sont à ce jour limitées, rappellent les scientifiques de l’Université du Minnesota, aux Etats-Unis, dans un communiqué. L'épine dorsale du traitement est le changement du mode de vie – régime alimentaire et activité physique – mais lorsque c’est appliqué seul, les effets sont modestes. Et, pour l'instant, aucun médicament n'est approuvé pour traiter l'obésité chez les enfants de moins de 12 ans."
Le liraglutide est plus efficace qu’un placebo contre l’obésité
L'essai SCALE Kids est la première étude à examiner l'innocuité et l'efficacité du liraglutide chez les enfants. Comme l’Ozempic et le Wegovy, à l’origine conçus pour traiter le diabète, le liraglutide imite et amplifie l'action de l’hormone GLP-1 afin de réduire l'appétit et les sensations de faim et de favoriser l’état de satiété après avoir mangé. Il est vendu sous le nom Saxenda par le groupe pharmaceutique danois Novo Nordisk.
Les chercheurs ont recruté 82 enfants de 6 à 12 ans atteints d’obésité, dont plus de la moitié souffraient d’une complication de santé liée à l’obésité, telle que la résistance à l’insuline ou la puberté précoce. Pendant plus d’un an, 56 enfants ont reçu des injections quotidiennes de liraglutide (3 mg) et 26 des injections hebdomadaires de placebo. Tous ont également reçu des conseils personnalisés pour encourager l’adoption d’une alimentation saine et la pratique d’une activité physique régulière.
Résultat, "le liraglutide semble être supérieur à un placebo en matière d'indice de masse corporelle (IMC) et de changement de poids". Près d’un enfant sur deux sous liraglutide a vu son IMC baisser d'au moins 5%, contre seulement un enfant sur dix du groupe sous placebo. Dans le détail, la variation moyenne de l'IMC était de -5,8 % chez les enfants traités au liraglutide et de +1,6 % pour le placebo, tandis que la variation moyenne du poids corporel était de +1,6 % pour le liraglutide et de +10 % pour le placebo. Par ailleurs, la pression artérielle diastolique (la tension la plus basse dans les vaisseaux sanguins) et l'hémoglobine HbA1c (une mesure du contrôle de la glycémie) se sont davantage améliorés chez les enfants recevant du liraglutide.
Un médicament bien toléré par les enfants de moins de 12 ans
Si les effets secondaires, notamment gastro-intestinaux, se sont révélés un peu plus fréquents chez le groupé traité au liraglutide, ils n’étaient pas différents de ceux déjà observés chez les adolescents et les adultes prenant ce médicament. De manière générale, "le liraglutide était bien toléré et il n'y avait pas de nouveaux problèmes de sécurité", selon les chercheurs.
"Jusqu’ici, les enfants n'avaient pratiquement aucune option pour traiter l'obésité, hormis l’injonction de 'faire plus d'efforts' avec l'alimentation et l'exercice. Désormais, avec la possibilité d’un médicament qui aborde la physiologie sous-jacente de l'obésité, il y a de l'espoir."