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AVC : quelles sont les conséquences sur le sommeil ?

Par Sophie Raffin

Les victimes d’accident vasculaire cérébral seraient plus susceptibles de dormir trop ou trop peu par rapport aux personnes n'en ayant pas subi auparavant, selon une étude.

Andrii Lysenko
MOTS-CLÉS :
Les personnes ayant subi un AVC seraient plus susceptibles de dormir trop ou trop peu par rapport aux autres.
Les chercheurs ajoutent que l'étude ne prouve pas que l’AVC provoque des troubles du sommeil. Elle montre seulement une association.
Toutefois, ils ajoutent que leurs travaux montrent qu'il faudrait interroger les victimes d'AVC sur leur sommeil pour prendre en charge leurs troubles, si elles en ont.

Selon les estimations, il y a plus de 140.000 accidents vasculaires cérébraux (AVC) par an en France, soit un toutes les 4 minutes. Ils peuvent être responsables de nombreuses complications (hémiplégie, aphasie, trouble de la concentration…) pouvant aller jusqu’au décès.

Une nouvelle étude, publiée dans la revue Neurology le 11 septembre 2024 révèle une association entre l’AVC et des modifications du sommeil.

AVC : un lien avec les troubles du sommeil découvert

Pour évaluer l’impact d’un AVC sur le sommeil, les chercheurs ont suivi 39.559 personnes, dont 1.572 ont été victimes de ce trouble. Tous les deux ans, les participants ont été interrogés sur la durée de leur sommeil habituel. Leurs nuits étaient considérées courtes en dessous de six heures, normales entre six à huit heures et longues au-delà de huit heures. L’équipe a examiné la fréquence à laquelle les volontaires avaient un sommeil normal.

Résultat : la durée normale du sommeil était moins courante chez les personnes ayant subi un AVC que chez celles n’en ayant pas fait, avec 32 % contre 54 % pour les 18 - 44 ans, 47 % contre 55 % pour les 45 - 64 ans, et 45 % contre 54 % pour les seniors.

Globalement, les patients qui avaient eu un AVC étaient 54 % plus susceptibles de dormir plus de huit heures par nuit que les autres. Ils avaient également 50 % de risques de faire des nuits de moins de six heures.

Il faut surveiller le sommeil des victimes d’attaque cérébrale

Pour Sara Hassani de la Duke University School of Medicine à Durham, auteure principale de l’étude, le lien mis en lumière entre l’AVC et l’impact sur la durée du sommeil soulève un point. "Dormir suffisamment est considéré comme essentiel pour une santé cérébrale et cardiaque idéale. Nous savons qu’un sommeil anormalement long ou court après un AVC peut affecter la récupération et détériorer la qualité de vie. Ces résultats devraient donc nous inciter à rechercher ces problèmes et à examiner comment nous pouvons aider les gens à améliorer leurs habitudes de sommeil."

Elle ajoute ensuite dans son communiqué : "Des études antérieures ont montré que l’AVC était lié à des troubles du sommeil, en particulier à l’apnée du sommeil. Des troubles comme l’insomnie et la somnolence excessive sont fréquents chez les patients victimes d’AVC et peuvent être une conséquence directe ou indirecte de l’AVC lui-même. Les recherches futures devraient explorer les liens entre l’AVC et la durée du sommeil et déterminer l’effet de la durée du sommeil sur les résultats après l’AVC."