- Le test sanguin ne nécessite qu'une simple prise de sang. Il est basé sur les petites séquences d'acides nucléiques, connues sous le nom de microARN.
- L'analyse des séquences de microARN, réalisée à partir des échantillons de 471 patients, a permis de développer une "empreinte digitale SLA" unique, et de faire la distinction entre des échantillons sanguins de patients atteints de SLA et de témoins sains.
- "Un diagnostic rapide permettra de commencer le traitement plus tôt, ce qui conduira à de meilleurs résultats pour les patients atteints."
Ce pourrait être une petite révolution en matière de dépistage. Une équipe de scientifiques du Brain Chemistry Labs, un institut de recherche aux Etats-Unis, a mis au point un test sanguin permettant de diagnostiquer précisément, et surtout plus rapidement, la sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de maladie de Charcot. Les résultats de l'étude ont été publiés dans la revue Brain Communications.
Un test sanguin basé sur les séquences de microARN
Maladie rare, touchant environ 8.000 personnes en France, la SLA est une affection neurodégénérative qui atteint les neurones du cerveau et de la moelle épinière, entraînant une atrophie des muscles et une paralysie progressive jusqu’au décès, généralement dans les deux à cinq ans. "Si le diagnostic est basé sur un examen clinique approfondi, cela peut prendre jusqu'à douze mois pour être définitif, période pendant laquelle l’état des patients peut se détériorer considérablement, expliquent les chercheurs dans un communiqué. Sans compter que les erreurs de diagnostic se produisent dans pas moins de 68 % des cas, ce qui complique encore la prise en charge."
D’où l’intérêt crucial de ce nouvel examen de dépistage. Le test sanguin, qui ne nécessite qu'une simple prise de sang, est basé sur l’analyse de petites séquences d'acides nucléiques, connues sous le nom de microARN, extraites de minuscules vésicules libérées par le cerveau et le système nerveux.
Diagnostiquer rapidement pour traiter plus tôt
L'analyse des séquences de microARN, réalisée à partir des échantillons de 471 patients atteints de la maladie neurodégénérative, a permis aux scientifiques de développer une "empreinte digitale SLA" unique comprenant huit séquences microARN distinctes. "Ces séquences peuvent faire la différence, de manière sensible et spécifique, entre des échantillons sanguins de patients atteints de SLA et des échantillons de témoins sains ou de patients souffrant de conditions qui imitent la SLA à ses premiers stades. Et ce, avec une précision globale allant jusqu'à 98 %."
Les chercheurs espèrent que ce test sanguin, désormais validé par quatre essais distincts, deviendra un outil couramment utilisé par les neurologues pour dépister la SLA. "Un diagnostic rapide permettra de commencer le traitement plus tôt, ce qui conduira à de meilleurs résultats pour les patients atteints." Si la procédure n'est pas encore prête pour un usage médical de routine, ils prévoient que ce test sera disponible dans un délai de 18 à 24 mois.