Selon une nouvelle étude, faire la sieste le week-end permet de réduire très nettement le risque de développer une maladie cardiaque.
"L'association est encore plus prononcée chez les personnes qui manquent régulièrement de sommeil en semaine", a déclaré dans un communiqué de presse Yanjun Song, coauteur de l'étude et membre du State Key Laboratory of Infectious Disease of the National Center for Cardiovascular Disease à l'hôpital Fuwai de Pékin.
De quelles maladies cardiaques protège la sieste ?
Pour parvenir à cette conclusion, son équipe de chercheurs a utilisé les données de 90.903 personnes recensées par la UK Biobank, une base de données qui suit l'évolution de la santé de plus de 500.000 Britanniques âgés de 40 à 69 ans.
Les données sur la quantité de sommeil des participants ont été mesurées à l'aide de montres. Elles ont été ensuite réparties en quatre groupes, de ceux qui ne faisaient pas de sieste pendant les week-ends à ceux qui s’y adonnaient le plus.
Après une période de suivi de 14 ans, les chercheurs ont constaté que le groupe qui compensait le plus son manque de sommeil le week-end était 19 % moins susceptible de développer de l'insuffisance cardiaque, de la fibrillation auriculaire et des accidents vasculaires cérébraux.
"Bien que l'étude présente des limites, comme le fait qu'elle se concentre exclusivement sur la population britannique, ses résultats soulignent l'impact négatif du manque chronique de sommeil sur la santé cardiovasculaire", a déclaré le Dr Nieca Goldberg, directeur médical d'Atria New York City et professeur agrégé de médecine.
Sieste et maladies cardiaques : comment expliquer ce lien ?
"Ces résultats pourraient s'expliquer en partie par la relation entre le sommeil et des niveaux de glycémie ou de tension artérielle plus sains, de meilleurs choix alimentaires ainsi qu'un risque d'obésité plus faible", a analysé le Dr Nour Makarem, professeur adjoint d'épidémiologie à la Mailman School of Public Health de l'Université de Columbia.
"Un sommeil suffisant est également associé à une meilleure santé psychologique, qui à son tour est liée à un risque plus faible de maladie cardiaque", ajoute-t-elle.
En France, les maladies cardiaques sont la deuxième cause de décès après les cancers, en étant responsables de plus de 140.000 morts chaque année. "Elles sont aussi l’une des principales causes de consommation de soins avec plus de 15 millions de personnes traitées. Les leviers de prévention sont multiples sur ce risque multifactoriel", indique le ministère de la Santé.