- Un essai testant pour la première fois une immunothérapie dans les tumeurs trophoblastiques gestationnelles résistantes à la chimiothérapie a donné des résultats prometteurs.
- Sur 15 patientes résistantes à la mono-chimiothérapie, les scientifiques ont constaté un taux de guérison supérieur à 50% à la suite d'un traitement par immunothérapie.
- "Les résultats prometteurs de cette étude ouvrent une nouvelle voie thérapeutique sans chimiothérapie pour des patientes dans l’impasse", conclut le Centre national de référence des maladies trophoblastiques.
Le Pr Benoit You, oncologue aux Hospices Civils de Lyon, a présenté les résultats très prometteurs d’un essai testant pour la première fois une immunothérapie dans les tumeurs trophoblastiques gestationnelles résistantes à la chimiothérapie.
Deux type de maladies trophoblastiques gestationnelles
Les maladies trophoblastiques gestationnelles sont des maladies rares qui touchent des femmes jeunes. Elles surviennent dans l’utérus et prennent naissance dans les cellules qui forment le placenta durant la grossesse. On en distingue deux types :
- des formes bénignes appelées "grossesse môlaire", complète ou partielle (environ 1 pour 1.000 grossesses).
- des formes malignes appelées tumeurs trophoblastiques gestationnelles (environ 1 pour 10.000 grossesses).
"Si elles touchent chaque année moins de 200 femmes en France, les tumeurs trophoblastiques ont un fort potentiel métastatique et nécessitent un traitement précoce et adapté", indique le Centre national de référence des maladies trophoblastiques.
Tumeurs trophoblastiques gestationnelles : quels traitements ?
Le traitement des tumeurs trophoblastiques gestationnelles considérées à bas risque de résistance à la chimiothérapie repose sur la prescription d’une mono-chimiothérapie qui conduit, dans la majorité des cas, à une guérison complète sans altération de la fertilité. Toutefois, certaines patientes ne répondent pas au traitement et leur taux de hCG demeure élevé. Elles sont alors souvent traitées par une polychimiothérapie combinant cinq molécules et dont la toxicité immédiate ou retardée est importante.
"Parmi les protocoles utilisés pour traiter les tumeurs solides, le protocole EMA-CO utilisé dans cette situation depuis des dizaines d’années fait partie des traitements les plus toxiques que nous ayons à administrer", explique le Pr Benoit You. "Il est indispensable que le développement des nouvelles thérapeutiques ciblées puisse profiter également aux patientes atteintes de tumeurs trophoblastiques afin de rechercher des alternatives à la chimiothérapie", souligne-t-il.
Tumeurs trophoblastiques gestationnelles : un taux de guérison supérieur à 50 %
Dans cette optique, l’étude TROPHIMMUN dirigée par le Pr Benoit You avait pour objectif d’évaluer l’efficacité du traitement d’une immunothérapie (Avelumab, BAVENCIO®) chez les patientes atteintes de tumeurs trophoblastiques en résistance à la mono-chimiothérapie.
Sur 15 patientes résistantes à la mono-chimiothérapie, les scientifiques ont constaté :
- un taux de guérison supérieur à 50 % à la suite du traitement par immunothérapie.
- Cinq patientes ont pu échapper à la toxicité sévère de la polychimiothérapie grâce à ce nouveau traitement.
- Une patiente guérie a pu mener à bien une grossesse à l’issue des traitements.
"Les résultats prometteurs de cette étude ouvrent une nouvelle voie thérapeutique sans chimiothérapie pour des patientes dans l’impasse", conclut le Centre national de référence des maladies trophoblastiques.