Les perceptions des Français sur l’école inclusive ont été évaluées par un nouveau sondage d’Opinion Way et de l’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis).
"En 2024, il existe encore de nombreux enfants en situation de handicap intellectuel qui n’ont pas accès à la scolarité, qui ne bénéficient pas d’une solution de scolarisation adaptée à leurs besoins et à leur niveau, ou dont la scolarisation se limite à 6 heures par semaine", déplore d’abord l’Unapei. "Une situation qui semble inacceptable pour la plupart des Français, mais connaissent-ils les réalités vécues par ces jeunes ?", se demande-t-elle dans un communiqué de presse envoyé aux rédactions.
74 % des Français estiment que l’école inclusive est un bénéfice
Premier élément de réponse : le constat pessimiste selon lequel les enfants en situation de handicap intellectuel reçoivent moins d’heures de scolarisation (voire aucune) est bien établi par 77 % des Français qui l’attribuent directement au manque de professionnels. Ils sont d’ailleurs 89 % à regretter le déficit substantiel de personnes formées pour la scolarisation d’élèves en situation de handicap intellectuel.
Par ailleurs, 83 % des Français ont connaissance du fait que les élèves en situation de handicap intellectuel bénéficient rarement de solutions de scolarisation adaptées à leur problème… "Une complexité renforcée par le fait que les enfants scolarisés en établissements spécialisés ne sont pas comptabilisés dans les effectifs de l’Education nationale. Sur ce point, la connaissance des Français est partagée, car un peu moins d’un sur deux en étaient conscients (48 % ne le savaient pas)", indiquent les auteurs du sondage.
Enfin, 74 % des Français estiment que l’école inclusive est aussi un bénéfice pour les enfants sans handicap.
Handicap intellectuel : "l’école ne s’adapte pas encore suffisamment"
"Aller à l’école, recevoir un enseignement et partager des moments péri- ou extrascolaires est un droit ainsi qu'une chance pour tous les enfants", estime Luc Gateau, président de l’Unapei. "Cependant aujourd’hui, l’école ne s’adapte pas encore suffisamment aux besoins d’accompagnement singuliers des élèves, notamment lorsqu’ils sont en situation de handicap. Pour certains, être dans une même pièce avec 30 autres élèves, suivre un cours ou se concentrer sur une longue durée est un véritable défi…", ajoute-t-il.
"C'est pourquoi, dans l'état actuel des choses, nous prônons une école où le collectif s'ajuste aux besoins individuels plus qu’une école inclusive", conclut-il.