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QUESTION D'ACTU

Un coût de 500 millions d'euros

Dossier médical personnel : un échec, et pourtant 85% des Français sont pour

Une facture de 500 millions d'euros pour seulement 418 000 DMP, l'échec est cuisant. D'autant que 85% des Français sont favorables au principe du dossier médical personnel.

Dossier médical personnel : un échec, et pourtant 85% des Français sont pour DURAND FLORENCE/SIPA




 

Les alertes sur le coût du dossier médical personnel se suivent et se ressemblent. Le dernier en date est « un document interne du Conseil national de la qualité et de la coordination des soins, chargé d’arbitrer les financements destinés à l’amélioration de la médecine de ville » auquel Le Parisien a eu accès. Il révélait dans son édition du samedi 4 janvier que la mise en place du DMP aurait coûté 500 millions d’euros. Et ce pour seulement 418 011 DMP ouverts.


Un retour sur investissement plus que faible quand on sait que l’objectif était à l’origine de créer 5 millions de DMP. Dix fois moins ont été ouverts. Et toujours d’après Le Parisien, « selon les estimations des professionnels de la santé, plus de la moitié (des 418 011 DMP ouverts) contiennent très peu d'informations et le reste est vide. »


85% de Français favorables au DMP
Pour certains, ce fiasco serait dû au fait que chacun est libre de consigner les informations qu'il souhaite voir figurer dans son dossier. Pourtant, selon un sondage BVA réalisé en octobre dernier pour le Syntec (le syndicat professionnel des entreprises du numérique), quand on explique aux Français ce qu’est le DMP, 85% se déclarent favorables à son principe, dont 40% s’y déclarent même « tout à fait favorables ».  Et la côte de popularité du DMP a même grimpé depuis 3 ans puisqu'en décembre 2010, "seulement" 74% des Français y étaient favorables.


Plus de six Français sur dix se disent même prêts à y mettre absolument tous les examens et consultations qui les concerneraient. Une personne sur quatre (23%) serait un peu plus restrictive et ne souhaiterait y faire figurer que ses données médicales les moins sensibles comme par exemple ses antécédents médicaux. En fait, seule une personne sur sept (14%) se montre assez hostile à la mise en pratique du dossier médical électronique, 7% ne souhaitant y voir figurer que des informations non médicales de base (tailles, poids, groupe sanguin) et autant (7%) ne souhaitant pas du tout avoir un DMP. Autre surprise dans ce sondage : les plus âgés sont les plus enthousiastes.


Les raisons du fiasco

Il faut dire que sur le papier, pourtant, c’était une belle idée. Créé par le médecin à la demande du patient, le DMP devait rassembler les éléments nécessaires à la coordination des soins : analyses de laboratoire, antécédents, certificats, comptes rendus hospitaliers, traitements, etc. Quels sont les grans de sable qui sont venus gripper la machine ? Selon la  Cour des comptes, qui a remis un rapport très critique sur le DMP en février 2013, des « défaillances de pilotage » ont eu raison de cette grande ambition. « Le report de l’évaluation médico-économique et le retard apporté par l’Etat à définir une stratégie en matière de système d’information de santé et une politique générale de sécurité » on été « autant de lacunes ». Les choix technologiques,  eux aussi, étaient montrés du doigt. « Des normes d’interopérabilité des systèmes d’informations de santé, distinctes quoique proches, au lieu d’une seule, ont été édictées à quelques mois d’intervalle… ».


Pour faire rentrer le DMP dans la vie quotidienne des Français, encore fallait-il trouver des relais... C'est peut-être aussi là que le bât blesse. Les médecins libéraux répètent, à l'envi, que le DMP est une opération technocratique et qu'ils n'ont pas été impliqués dans sa mise en place.

 

Aujourd’hui, reste à savoir s'il est encore temps de relancer le DMP et si oui, comment. La stratégie envisagée serait, selon les informations du Parisien, de confier la gestion de ce dossier épineux à la Caisse nationale d’assurance maladie, qui aurait les épaules plus larges que l’Agence nationale des systèmes d’information partagée de santé (Asip) pour piloter ce paquebot.

 

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