- Le patritumab deruxtecan est un nouvel anticorps conjugué avec la chimiothérapie qui a obtenu de très bons résultats dans une étude.
- L’étude a été menée chez 99 femmes atteintes de cancer du sein métastatique, qui ont reçu ce traitement toutes les trois semaines.
- Les résultats sont encourageants : un taux de réponse de plus de 50 % et une survie sans progression d’environ neuf mois, ce qui est plus important qu’avec les traitements classiques.
Patritumab deruxtecan, c’est le nom d’un nouvel anticorps conjugué avec la chimiothérapie qui a obtenu de très bons résultats chez les femmes atteintes de cancer du sein métastatique. Celui-ci a été testé dans le cadre de l’étude française ICARUS-BREAST01, promue par Gustave Roussy.
Un nouvel anticorps pour traiter le cancer du sein métastatique
Dans cette étude, le patritumab deruxtecan a été testé chez 99 patientes adultes atteintes de cancer du sein métastatique exprimant les récepteurs hormonaux et négatif pour le récepteur HER2. HER2 est une protéine, surexprimée dans 30 % des cas de cancer du sein, qui favorise la croissance des cellules cancéreuses et des métastases.
Durant l’étude, les patientes ont “reçu le patritumab deruxtecan, toutes les 3 semaines jusqu'à progression de la maladie ou toxicité inacceptable”, explique le communiqué de presse, en précisant que toutes les participantes “avaient une tumeur devenue résistante aux inhibiteurs CDK4/6 (utilisés pour traiter le cancer du sein) et reçu un cycle de chimiothérapie”.
Un taux de réponse et une survie supérieurs aux traitements classiques
Les résultats sont “extrêmement positifs parce qu’ils démontrent un taux de réponse de 53,5 %, avec une survie sans progression d’environ neuf mois”, estime la Dr Barbara Pistilli, oncologue, cheffe du comité de pathologie mammaire, dans une vidéo mise en ligne par Gustave Roussy. Les effets indésirables du patritumab deruxtecan relevés chez les participantes étaient de la fatigue, des diarrhées et des nausées.
“Avec les traitements classiques utilisés en troisième ligne de chimiothérapie, le taux de réponse est plus faible et la survie sans progression de l’ordre de 4 à 6 mois”, souligne la Dr Barbara Pistilli. Ce nouvel anticorps conjugué avec la chimiothérapie serait donc, d’après ces résultats, plus efficaces que les traitements classiques.
Autres découvertes de cette étude : “les mécanismes liés à la réponse et à la résistance à cette thérapie”, explique la Dr Barbara Pistilli. L’un de ces mécanismes est la réponse immunitaire contre la tumeur induite par le médicament, qui pourrait entraîner une meilleure réponse au patritumab deruxtecan.
“Cet anticorps conjugué au médicament, le patritumab deruxtecan, apparait donc comme une potentielle nouvelle thérapie prometteuse dans les formes avancées de cancer du sein hormonodépendant, même si d'autres études sont nécessaires pour confirmer ces données”, conclut la Dr Barbara Pistilli.
Un espoir pour les patientes atteintes de ce cancer qui, en France, est le plus fréquent chez les femmes. En 2023, il y a eu 61.214 nouveaux cas, selon le Panorama des cancers en France - édition 2023.