La fécondation consiste à reproduire au laboratoire ce qui se passe naturellement dans les trompes. Ainsi, lors de cette procédure, des ovules sont fécondés en dehors du corps et cultivés en laboratoire pendant plusieurs jours. Un ou plusieurs embryons sont ensuite transférés dans l'utérus et le reste est congelé. Traditionnellement, la phase de laboratoire dure trois jours. Grâce à l'amélioration des techniques, le transfert d'embryons est désormais possible après cinq jours. L'idée est que seuls les embryons viables subsistent après cinq jours, ce qui augmente les chances de réussite de la grossesse. Cependant, cela laisse moins d'embryons à congeler.
FIV : les embryons ont été transférés le troisième ou le cinquième jour chez 1.202 femmes
Dans une nouvelle étude, des chercheurs des centres médicaux universitaires de Radboud et d'Amsterdam (Pays-Bas) ont voulu évaluer si les transferts d'embryons au stade blastocyste (soit le stade cellulaire de l'embryon obtenu après 5 ou 6 jours de développement) améliorent le taux cumulé de naissances vivantes après la fécondation, et si le risque de complications obstétricales et périnatales est accru par rapport aux transferts d'embryons au stade clivé (c’est-à-dire le stade cellulaire de l'embryon obtenu après 3 jours de développement) pendant le traitement de fécondation in vitro (FIV).
Pour les besoins des travaux, l’équipe a recruté 1.202 femmes prises en charge dans 21 hôpitaux et cliniques hollandais. Les participantes devaient disposer d’au moins quatre embryons pour le transfert deux jours après la fécondation. Chez 599 patientes, les embryons ont été transférés le troisième jour, et chez l'autre moitié, le cinquième jour. Le principal résultat était la probabilité d'une grossesse réussie pendant toute la durée de la FIV.
Grossesse : un taux de réussite d’environ 60 % dans les groupes
Selon les résultats, parus dans la revue The BMJ, le taux de réussite de la grossesse était le même dans les deux groupes, soit environ 60 %. Le groupe dont les embryons ont été transférés le cinquième jour présentait un taux de naissance plus élevé, un taux de fausse couche plus faible et un nombre moyen de transferts d'embryons nécessaire pour aboutir à une grossesse plus faible. En revanche, les risques de naissance prématurée étaient plus élevés que chez les femmes ayant reçu l’embryon le troisième jour. Ainsi, les deux options présentent des avantages et des inconvénients, mais n'ont pas d'incidence sur le taux de réussite global.
"Les femmes devraient avoir le choix du moment du transfert" d’embryon
"En fin de compte, la FIV est une question de grossesse réussie, et pas seulement de chances de succès après le premier transfert. (…) Notre étude montre que les femmes devraient avoir le choix du moment du transfert", a déclaré Simone Cornelisse, auteure principale de l’étude. "C'est une décision très personnelle. Pour certaines personnes, il est très important de tomber enceinte le plus rapidement possible, par exemple si la femme est âgée. D'autres accordent plus d'importance à un plus grand nombre d'embryons congelés ou veulent réduire au maximum le risque de naissance prématurée. Il n'existe pas de recommandations concernant le jour du transfert. Par conséquent, un couple qui souhaite concevoir un enfant doit en discuter avec le médecin et faire un choix ensemble", a ajouté Liliana Ramos, embryologiste et co-auteure des travaux.