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Obstétrique

Accouchement : une mère est handicapée à vie après une erreur de péridurale

Lors de son troisième accouchement, une femme est victime d’une erreur de péridurale dans un hôpital du Val d’Oise. Depuis, elle se trouve dans un état végétatif. Sa famille décide de porter plainte afin de faire reconnaître la responsabilité de l’établissement.

Accouchement : une mère est handicapée à vie après une erreur de péridurale ChaNaWiT/iStock




L'ESSENTIEL
  • Le 10 août 2019, Lucie B. fait un arrêt cardiaque après avoir reçu la dose définitive de la péridurale.
  • Étant donné que son cerveau n'a pas été irrigué pendant 14 minutes, la patiente est plongée dans le coma artificiel, handicapée à 98 % et à vie.
  • Après avoir fait un rapport sur la responsabilité de l’accident, la CCI a reconnu une erreur médicale. Cependant, la victime et sa famille n’ont toujours pas été indemnisées.

Cet accident médical remonte au 10 août 2019. À cette date, Lucie B., une mère de deux enfants déjà, est à la maternité de l’hôpital Simone-Veil à Eaubonne, car son troisième bébé va bientôt pointer le bout de son nez. Après quelques heures de travail, elle sollicite l’équipe médicale pour bénéficier de la péridurale. Pour rappel, il s’agit d’une anesthésie partielle qui insensibilise la partie inférieure du corps en injectant un produit dans l’espace entre deux vertèbres. Si cette procédure médicale, dont le dosage est adapté tout au long de l’accouchement, aide à soulager les douleurs, elle permet de conserver la sensation des contractions, le réflexe de pousser et, dans certains cas, la mobilité. En général, les complications sont rares. Cependant, pour l’habitante du Val d’Oise à l’époque âgée de 35 ans, la péridurale a mal tourné.

Péridurale : son cœur s’arrête et son cerveau est privé d’oxygène après la dose définitive

D’après France 3, après sa demande de péridurale, un stagiaire anesthésiste s’est exécuté. En présence d’une sage-femme, ce dernier lui injecte une dose test, comme l’indique le protocole, afin d’évaluer les réactions de la future maman. Elle est prise de convulsions et présente des difficultés à respirer. Cependant, quelques minutes plus tard, le stagiaire lui administre tout de même la dose définitive. C’est là que le cœur de la patiente s’arrête. Rapidement, l’équipe médicale réagit et parvient à sauver son enfant et à faire repartir son cœur. Mais, son cerveau a subi des dommages graves et irrémédiables, car durant 14 minutes, l’organe a été privé d’oxygène. Résultat : la femme, âgée de 40 ans aujourd’hui, est plongée dans le coma artificiel, handicapée à 98 % et à vie. Cette dernière, qui se trouve dans un état végétatif depuis 2019, séjourne actuellement dans une clinique à Taverny, selon Le Parisien.

"Il y a eu une perforation de la membrane protectrice qui entoure le cerveau et la moelle épinière"

Face à l’issue de cette erreur médicale, la famille de Lucie B. décide de déposer plainte au parquet de Pontoise et souligne la responsabilité de l’hôpital dans cet accident. D’après un collège d’experts, "il y a eu une perforation de la dure-mère - c'est-à-dire la membrane protectrice qui entoure le cerveau et la moelle épinière - le liquide est montée au cerveau." Il signale que le stagiaire n’a pas respecté le protocole. L’apprenti "n'a pas attendu les 20 minutes nécessaires entre l'administration de la dose test et l'administration de la dose définitive", a déclaré, à France 3, l'avocat des proches de la patiente, Maître Yacine Djellal. "Cette erreur a concouru à 100 % dans le dommage que subit" la patiente, selon un professeur.

L’avocat pointe aussi du doigt le fait que le stagiaire a fait la péridurale sans supervision. "Un stagiaire doit toujours travailler sous le contrôle de son maître de stage, il n'est pas là pour agir. Il est là pour apprendre." Cependant, dans un communiqué, la direction de l'hôpital spécifie qu’il était "sous la responsabilité d’un médecin senior" dans "la nuit du 10 au 11 août 2019" et pouvait ainsi réaliser cet acte médical. "L'hôpital se refuse totalement à me fournir les éléments que je demande. C'est-à-dire la convention de stage, mais aussi le planning de garde du stagiaire", qui permettrait de savoir "s'il avait effectué des dizaines et des dizaines d'heures de garde", a précisé Yacine Djellal.

Bien que des experts nommés par la commission de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux d’Île-de-France (CCI) aient conclu à une erreur médicale, Lucie B. et sa famille n’ont toujours pas été indemnisées. Mais l’hôpital a déclaré, au Parisien, vouloir "que la famille soit dédommagée à la hauteur du préjudice subi, évalué par les autorités compétentes".

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