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Traitements

Eczéma : quoi de neuf sur la dermatite atopique ?

Par Mathilde Debry

La dermatologue Marie Jachiet revient sur les dernières évolutions concernant les traitements de l'eczéma (ou dermatite atopique). 

Olga Shefer / istock.

Pourquoi docteur : quelles sont les différentes formes de l'eczéma ?

Marie Jachiet - Il existe plusieurs formes de dermatite atopique, dont la sévérité peut varier. Environ 60 % des patients présentent une forme légère avec un impact limité sur la qualité de vie. Près de 30 % ont une forme modérée qui nécessite un traitement régulier, tandis que 10 % souffrent d’une forme sévère, très handicapante et nécessitant une prise en charge spécialisée.

La maladie est chronique et peut persister pendant des années. Elle débute souvent dans l’enfance et peut par la suite persister, s'aggraver ou s'arrêter. 

Quels sont les différents traitements disponibles pour la dermatite atopique ?

Le traitement de la dermatite atopique dépend de sa sévérité. Il repose d’abord sur des soins locaux à base de dermocorticoïdes (pour les poussées) et d'émollients (pour restaurer la barrière cutanée/réduire le risque de récidives). Ces traitements sont généralement efficaces pour les formes légères, mais moins pour les formes modérées à sévères.

La ciclosporine reste le traitement systémique de première intention en France pour les adultes en cas d’échec des traitements topiques, mais elle présente des effets secondaires limitants comme le risque d’infections, d’insuffisance rénale et d’hypertension.

En 2023, de nouveaux traitements ont été introduits, notamment les biothérapies et les petites molécules. En cas d’échec ou d’intolérance à la ciclosporine, des biothérapies telles que le dupilumab et le tralokinumab, administrées par voie sous-cutanée tous les 14 jours, offrent par exemple de bonnes options avec un profil de tolérance favorable.

De plus, les anti-JAK (Janus-Kinase) comme le baricitinib, l’upadacitinib et l’abrocitinib sont également disponibles et administrés par voie orale. Cependant, leur utilisation nécessite un bilan biologique préalable en raison des risques accrus de maladies cardiovasculaires, de thrombo-emboliques et de cancer chez certains patients.

Quels sont les résultats obtenus avec ces nouveaux traitements ?

Les nouveaux traitements ont considérablement amélioré la prise en charge des formes sévères de dermatite atopique. Entre 60 et 70 % des patients traités avec ces molécules montrent une nette amélioration, avec plus de 75 % d’amélioration du score EASI (Eczema Area Severity Index).

Y-a-il des choses à améliorer ?

Actuellement, il n’existe pas encore de données permettant de réduire la posologie ou d’espacer les doses chez les patients bien traités, bien que des études soient en cours pour déterminer les quantités minimales efficaces (notamment avec le dupilumab).

Quel est le coût de ces traitements ? 

Ces traitements ont des coûts très élevés qui varient entre 800 et 1.200 euros par mois et par patient.