La dyspraxie, également connue sous le nom de trouble développemental de la coordination, affecte 5 à 7 % des enfants de 5-11 ans. D’après l’Assurance Maladie, les garçons sont deux à quatre fois plus atteints que les filles. Les enfants dyspraxiques se plaignent de multiples difficultés affectant leur vie quotidienne, notamment à l’école. Dans le détail, ces derniers ont du mal à s’habiller, se coiffer, préparer leur cartable et/ou lacer leurs chaussures. Lors des repas, ils peinent se servir à boire et se tachent facilement. De plus, les jeunes touchés manipulent difficilement certains objets et les font tomber ou les cassent. En outre, ils ont des difficultés pour écrire, dessiner et s’orienter dans l’espace.
Les adultes dyspraxiques avaient plus recours à la mémoire de travail
De précédentes recherches ont montré que les enfants dyspraxiques avaient tendance à avoir de moins bonnes performances en mathématiques que ceux neurotypiques, c’est-à-dire présentant un fonctionnement neurologique considéré comme normal. Cependant, jusqu'à présent, aucune étude n'a examiné les facteurs cognitifs et émotionnels affectant les performances en mathématiques des adultes atteints de dyspraxie, alors que les difficultés rencontrées par les patients durant l’enfance persistent souvent avec l’âge. Dans une nouvelle étude, des scientifiques de l'université du Surrey (Royaume-Uni) ont ainsi analysé le rôle de la mémoire de travail (WM), de l'anxiété liée aux mathématiques sur les performances des adultes dyspraxiques.
Pour les besoins des travaux, des volontaires ont effectué autant de tâches simples de calcul mental que possible en une minute. Cette tâche était supposée être entièrement automatisée chez les adultes, avec un faible recours à la mémoire de travail. Selon les résultats, publiés dans la revue Acta Psychologica, les personnes souffrant de ce trouble développemental de la coordination avaient réalisé moins de tâches avec précision. Une analyse plus poussée a montré que les performances en mathématiques des adultes dyspraxiques étaient plus fortement liées à la mémoire de travail que celles de la population neurotypique. Cela suggère que ces patients manquaient d'automatisation dans ces tâches et devaient compter sur la mémoire de travail pour un soutien supplémentaire, ce qui les rendait plus lents et moins précis dans leurs réponses.
Dyspraxie : "des interventions ciblées pour améliorer les performances en mathématiques"
En plus de présenter une mémoire de travail et des performances en mathématiques plus faibles, les adultes touchés par la dyspraxie ont signalé des niveaux d’anxiété liée aux mathématiques plus élevés. À partir de ces résultats, "les éducateurs peuvent développer des interventions ciblées pour améliorer les performances en mathématiques et le bien-être cognitif global des personnes atteintes de dyspraxie", ont conclu les scientifiques.