L’association SAF France a présenté les résultats d'une nouvelle étude française sur le comportement des compagnons durant la grossesse de leur partenaire.
L'enquête, menée en collaboration avec le cabinet OpinionWay, a notamment révélé que 53 % des hommes ont volontairement abaissé leur consommation d'alcool pour soutenir leur partenaire durant la période de grossesse.
8 % des hommes ont indiqué arrêter de boire de l'alcool pendant la grossesse
Dans le détail, le sondage démontre que :
- 8 % des hommes ont indiqué arrêter de boire de l'alcool pendant la grossesse de leur partenaire.
- 45 % des hommes ont déclaré diminuer leur consommation pour soutenir leurs compagnes enceintes.
- 31 % n’ont pas arrêté ou diminué leur consommation d’alcool.
- 16 % n’ont rien changé car ils ne consomment pas d’alcool.
Grossesse sans alcool : "l'implication des pères est essentielle"
Le Dr Denis Lamblin, président de SAF France, se félicite de ces résultats. "Ces chiffres sont encourageants et témoignent de l'impact positif de nos campagnes de sensibilisation. Ils démontrent que les actions menées en régions et au niveau national se traduisent par des changements concrets dans les comportements familiaux", explique le médecin. "Dès le désir de grossesse, l'implication des pères est essentielle pour soutenir les futures mères dans une grossesse sans alcool", ajoute-t-il.
Bien que l'implication des conjoints évolue positivement, l'étude réalisée auprès de 1.001 Françaises a également mis en lumière un défi persistant. 27 % des femmes interrogées continuent en effet de consommer de l'alcool pendant leur grossesse même après avoir été informées qu’elles étaient enceintes (un chiffre qui monte à 38 % en Île-de-France). "Ces chiffres sont corroborés par le rapport de la Cour des comptes sur la politique de périnatalité de mai 2024. La raison principale évoquée est que les mères ne connaissent pas les réelles conséquences de l’alcoolisation fœtale", indiquent les auteurs de l’étude.
Grossesse : "l’alcool est un toxique tératogène qui traverse le placenta"
Chaque année en France, il est estimé que 15.000 bébés naissent avec un SAF (syndrome d'alcoolisation fœtal), ce qui en fait la première cause de handicap évitable au sein de notre pays. "L’alcool est un toxique tératogène (provoquant des malformations) qui traverse très facilement le placenta et endommage les cellules en développement du bébé, notamment celles du cerveau. Une seule consommation suffit", explique et avertit le Dr Denis Lamblin.
Ces troubles peuvent entraîner des handicaps à vie en termes de santé, de développement cognitif et de comportement social. "La nécessité d'intensifier les efforts de prévention est donc urgente pour réduire ces chiffres et protéger les générations futures", concluent les auteurs du sondage.