“Pour donner un espoir de guérison à un maximum de personnes malades, il est urgent de recruter de nouveaux donneurs. Le don repose sur la compatibilité entre donneur et malade, il faut donc que le registre français des donneurs soit à l'image de notre population dans toute sa diversité”, nous explique l’Agence de la Biomédecine. En ce samedi 21 septembre, 10ème journée Journée mondiale pour le don de moelle osseuse, elle lance un appel aux Français et plus particulièrement aux jeunes hommes, pour intégrer le registre national et ainsi répondre aux besoins des malades, en France et à l’étranger. Les dons de moelle osseuse sont nécessaires aux personnes souffrant d’un dysfonctionnement de leur moelle osseuse, entraînant des maladies graves du sang comme les leucémies. “La greffe de moelle osseuse est parfois l’ultime espoir de guérison pour ces patients”, insiste l’agence publique.
20.000 nouveaux donneurs volontaires sont nécessaires chaque année
Chaque année, 20.000 nouveaux “Veilleurs de vie”, c’est-à-dire des donneurs volontaires inscrits au registre national et prêts à faire don de leur moelle osseuse pour sauver des malades atteints de pathologies graves du sang telles que la leucémie, doivent rejoindre ce registre. Or, “cet objectif est loin d’être atteint en cette rentrée 2024”.
Don de moelle osseuse : les jeunes hommes sont particulièrement recherchés…
Les médecins recherchent surtout des hommes de 18 à 35 ans à cause de facteurs immunologiques : “les anticorps développés naturellement par les femmes lors d’une grossesse (même si elle n’est pas menée à terme) complexifient les suites de la greffe pour le receveur”, explique l’Agence de la Biomédecine. “Les hommes étant dépourvus de ces anticorps, leurs cellules favorisent les chances de réussite de la greffe.”
À noter que les femmes peuvent aussi être donneuses, “mais compte-tenu de ces facteurs immunologiques, les profils préférés sont des femmes jeunes”. S’il faut être âgé de moins de 35 ans au moment de l’inscription, c’est parce que “les greffons prélevés sur des personnes jeunes sont plus riches en cellules souches, et donc idéales pour une prise de greffe plus rapide pour les patients”.
Les autres conditions nécessaires pour prétendre intégrer le registre sont : être en parfaite santé, et répondre à un questionnaire médical et effectuer un prélèvement biologique (échantillon salivaire ou prise de sang lors de l’inscription définitive) qui déterminera la carte d’identité biologique du futur donneur.
…mais le registre national ne compte que 35 % d’hommes
Bien que plus de 70 % des cellules greffées chaque année viennent de donneurs masculins, le registre national de donneurs volontaires de moelle osseuse ne compte que 35 % d'hommes. “En dépit de la notoriété croissante du don de moelle osseuse, les hommes franchissent timidement le cap”, indique l’agence. En cause ? “Des interrogations ou idées reçues autour du don : inscription sur un registre, don non immédiat, mode de prélèvement sont autant de critères encore flous qui peuvent freiner les hommes dans leur prise de décision. Par exemple, 43 % des hommes interrogés pensent que l’inscription sur le registre conditionne nécessairement un don dans la foulée. D’où la nécessité absolue de poursuivre le travail de pédagogie autour des principes du don de moelle osseuse.”
Comment se fait le prélèvement de moelle osseuse ?
“Dans 80 % des cas, le don se fait par prélèvement sanguin : équivalent à un don de plaquettes, il dure entre 3 et 4 heures et le donneur peut parfaitement s’occuper en regardant une série, écouter de la musique, lire un livre”, détaille l’agence publique qui ajoute : “Un geste simple, rapide qui permet de sauver une vie !”. Le second moyen de prélèvement se fait directement dans les os du bassin, sous anesthésie (et, sans aucun risque de paralysie).
Le délai médian entre l’inscription et le don est de huit ans, mais certains donneurs ne seront jamais appelés car jamais identifiés comme compatibles avec un patient.