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Fondation du Souffle

Maladies respiratoires : connaissez-vous vraiment les risques pour la santé ?

Par Alexandra Wargny Drieghe

Asthme, apnée du sommeil, allergies respiratoires… Ces maladies respiratoires courantes peuvent parfois entraîner de graves complications, avec la survenue d’un handicap, voire du décès.

Mohammed Haneefa Nizamudeen/Istock
59 % de la population française déclare présenter au moins un symptôme ou une maladie respiratoire, selon une récente enquête d’OpinionWay pour la Fondation du Souffle, avec une prévalence chez la nouvelle génération.
Pourtant, 8 jeunes sur 10 sous-estiment les risques de survenue de handicap voire de décès des suites d’une maladie respiratoire courante.
Plus d’1 Français sur 2 pensent également que l’on peut guérir définitivement d’au moins une des maladies respiratoires les plus courantes alors qu’à l’exception de certaines allergies respiratoires, et de certains cancers du poumon dépistés précocement, ces maladies respiratoires ne sont pas guérissables.

59 % de la population française déclare présenter au moins un symptôme ou une maladie respiratoire, selon une enquête d’opinion menée par OpinionWay pour la Fondation du Souffle, auprès de 1.001 personnes représentatives sur tout le territoire entre le 15 et le 22 février 2024. Dans le détail, les Français sont 36 % à déclarer être atteints par une maladie respiratoire, parmi lesquelles les plus courantes ici sont les apnées obstructives du sommeil à hauteur de 13 %, suivies des allergies respiratoires (12 %) et de l'asthme (12 %). “Des résultats surprenants, loin des données de Santé Publique connues à ce jour. Par exemple, sur notre territoire, on estime qu’environ 6 % de la population française est atteinte d’asthme, ce qui représente 4 millions de personnes. (...) Les Français ont à l’évidence des symptômes respiratoires et des préoccupations quant à leur santé respiratoire”, indique dans un communiqué le Pr Bruno Crestani, Président de la Fondation du Souffle.

Santé respiratoire : 8 jeunes sur 10 sous-estiment les risques de complications

Cette enquête révèle également que 31 % des Français déclarent être mal informés sur les mesures à mettre en place pour prévenir les maladies respiratoires. Ils sont 35 % parmi les 18-24 ans, 39 % parmi les 25-34 ans et 20 % chez les 65 ans et plus. “Déclarant être moins bien informés, les jeunes sont logiquement ceux qui indiquent être les plus touchés par des symptômes ou des maladies respiratoires”, commente le Professeur.

Pis encore, “8 jeunes sur 10 sous-estiment les risques de survenue de handicap voire de décès des suites d’une maladie respiratoire courante”, révèle la Fondation du Souffle. Et pourtant, si l’on prend l’apnée du sommeil, une maladie respiratoire touchant environ 5 % des adultes selon les données de Santé publique France, il faut savoir qu’elle s’aggrave avec l’âge, qu’elle augmente le risque de développer une hypertension artérielle et que les personnes touchées sont plus sujettes de faire un AVC ou encore de développer un diabète de type 2. Un asthme mal contrôlé peut quant à lui entraîner une altération de la fonction respiratoire, voire le décès de la personne touchée lors d’une crise aiguë. Enfin, les personnes souffrant de rhinite allergique sont plus susceptibles de développer un asthme, avec en moyenne 1 patient sur 3 qui le développe dans les 10 ans.

Peut-on vraiment guérir d’une maladie respiratoire ?

Une autre idée reçue qui semble avoir la dent dure parmi la population française est que plus d’1 Français sur 2, notamment les jeunes, pensent que l’on peut guérir définitivement d’au moins une des maladies respiratoires les plus courantes. Or, “à ce jour, à l’exception de certaines allergies respiratoires, et de certains cancers du poumon dépistés précocement, ces maladies respiratoires ne sont pas guérissables”, rappelle le Pr Crestani. “En revanche, de nombreux traitements existent et permettent d’améliorer la qualité de vie des patients, et la recherche est très active pour trouver des solutions nouvelles qui permettront de vivre en meilleure santé plus longtemps.

Pour le Dr Olivier Leleu, pneumologue au centre hospitalier d’Abbeville, cette enquête souligne “la nécessité de campagnes de sensibilisation et d'éducation pour mieux informer le public sur ces questions”. Il ajoute pour conclure que “nos poumons sont des organes fragiles particulièrement sensibles au tabac, à la pollution environnementale extérieure et intérieure, aux troubles du sommeil et à la sédentarité”. À ce titre, “l’éviction du tabac, l’amélioration de la qualité de l’air, la promotion de l’activité physique et les actions de mesure du souffle sont les axes principaux de prévention à mener notamment auprès des jeunes pour protéger notre santé respiratoire”.