Ce sujet, longtemps resté tabou voire négligé, suscite désormais quelques prises de conscience mais aussi des questions sur la manière d’en parler et de soutenir les femmes concernées.
Avant toute chose, il faut savoir que les hommes interrogés associent majoritairement la ménopause à des changements biologiques. En effet, 56 % des répondants la relient aux “modifications hormonales”, tandis que 47 % l’identifient principalement comme une “absence de règles” (aménorrhée). Un tiers l’associe à une infertilité.
Sur le plan psychologique, 21 % des hommes considèrent que la ménopause entraîne des “humeurs irrationnelles et des réactions émotionnelles fortes”, tandis que 21 % notent des “changements dans la libido”. Si ces observations témoignent d'une certaine compréhension, elles ne capturent que partiellement le retentissement physique et émotionnel rencontré par les femmes.
Ce que les hommes observent chez leurs collègues
Les hommes sont aussi capables de reconnaître plusieurs symptômes chez leurs collègues en phase de ménopause. Ainsi, 64 % ont observé des “sautes d’humeur”, tandis que 61 % rapportent avoir vu des “bouffées de chaleur et des épisodes de sueurs”.
D’autres symptômes moins visibles sont également mentionnés, bien que moins souvent. 49 % notent une “irritabilité accrue”, et 39 % relèvent une “fatigue importante ou un manque d’énergie”. En revanche, des aspects plus subtils comme les “problèmes de concentration (27 %) ou des signes de dépression (24 %)” sont perçus avec plus de difficulté.
De la réticence sur le dialogue en entreprise
Le sujet de la ménopause, bien qu’encore sensible, commence à être discuté dans certaines entreprises. Reste que… L'attitude des hommes à cet égard est partagée. Près de la moitié (48,5 %) des hommes se disent “à l’aise pour parler des menstruations et de la ménopause” sur leur lieu de travail. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils considèrent ces discussions comme prioritaires, puisque 39 % estiment que ce sujet ne devrait pas être au cœur des préoccupations.
Malgré ces réticences, une part importante d’hommes (46 %) souhaite que leurs “employeurs et collègues soient mieux informés” sur la ménopause afin de mieux soutenir les femmes concernées.
Réactions et attitudes face aux collègues en ménopause
Les hommes adoptent des comportements variés face à leurs collègues touchées par la ménopause. 52 % déclarent faire preuve de “patience et de soutien”, tandis que 38 % expriment la volonté de “demander directement aux femmes” comment ils peuvent les aider.
D'autres vont plus loin, avec 17 % se disant prêts à “faire des recherches” pour mieux comprendre la ménopause. Cependant, une minorité (10 %) considère que les femmes en ménopause peuvent être “moins aptes à occuper certaines fonctions” dans l’équipe, reflétant une persistance de préjugés sur les capacités des femmes durant cette période.
Une adaptation acceptée face aux symptômes sévères
Le sondage montre également une ouverture grandissante à des aménagements pour les femmes souffrant de symptômes graves liés à la ménopause. Près de 80 % des hommes reconnaissent que les femmes devraient pouvoir “prendre un congé maladie” dans certains cas, témoignant d’une certaine compréhension des conséquences que ce phénomène peut avoir sur leur santé et leur bien-être.
“46 % des hommes souhaitent une meilleure sensibilisation en entreprise”, prouvant que la question de la ménopause n’est plus seulement un sujet féminin mais une problématique qui concerne l’ensemble du personnel.
Ce sondage vient démontrer que le dialogue autour de la ménopause ne doit plus être perçu comme un tabou. Au contraire, cela représente une “opportunité d’informer, de soutenir et d’éduquer” tous les employés. Avec une meilleure information, les entreprises pourraient favoriser un environnement de travail plus “compréhensif, inclusif” et respectueux des besoins de chacun, hommes et femmes.