Lorsque le taux de glucose dans le sang augmente pendant la grossesse et diminue après l’accouchement, on parle de diabète gestationnel. Ce trouble de tolérance au sucre a un impact sur la santé de la mère et de l’enfant. En effet, elle favorise le risque d’hypertension artérielle gravidique, de prééclampsie, de décollement du placenta, d’un accouchement prématuré, d’un poids élevé du nourrisson et d’une hypoglycémie chez le bébé. C’est pourquoi il est important de dépister le diabète gestationnel afin de le traiter le mieux possible et réduire les complications.
Si les femmes enceintes sont positives au test de glycémie simplifié, elles doivent faire l’HGPO
Pour diagnostiquer cette maladie, le test de charge orale en glucose (HGPO) entre la 24 et la 28ème semaine d’aménorrhée est recommandé par les autorités sanitaires. Cette procédure en plusieurs étapes nécessite que les futures mamans jeûnent pendant 8 à 12 heures avant qu’un échantillon sanguin ne soit prélevé, puis qu’elles boivent une solution contenant une quantité de glucose, et après un certain temps, un autre échantillon sanguin est prélevé pour voir comment le corps métabolise le sucre.
Cependant, certains établissements de santé utilisent un test de glycémie "occasionnel" beaucoup plus simple pour lequel le sang est prélevé par une piqûre au doigt et analysé pour les niveaux de glucose une seule fois et à tout moment sans tenir compte de ce que les femmes ont mangé ou quand elles ont mangé auparavant, ce qui rend cette méthode à la fois moins chère et plus rapide. "Ce n’est que si les femmes sont positives lors de ce test de glycémie simplifié qu’on leur demande de subir le test de charge orale en glucose", ont indiqué des chercheurs de l’université de Kobe (Japon).
Diabète gestationnel : 71,7 % des cas non diagnostiqués avec le dépistage de la glycémie par piqûre au doigt
Dans une nouvelle étude, ils ont voulu évaluer les problèmes de dépistage du diabète gestationnel par des mesures occasionnelles de la glycémie. Pour cela, les scientifiques ont recruté 763 femmes enceintes. En parallèle, ils ont combiné le test de glycémie simplifié et le test de charge orale en glucose dans un protocole unique pour toutes les participantes se rendant dans leur centre. Ensuite, les volontaires, dont le test d’hyperglycémie provoquée par voie orale entre la 24 et la 28ème semaine d’aménorrhée était positif, ont dû repasser le test de la glycémie par piqûre au doigt afin de déterminer combien de cas positifs auraient été manqués si elles n’avaient utilisé que celui-ci.
Selon les résultats, publiés dans la revue Journal of Diabetes Investigation, sur les 99 femmes qui ont finalement reçu un diagnostic de diabète gestationnel, 71,7 % avaient des taux de glycémie dans leur premier échantillon sanguin qui auraient abouti à un diagnostic négatif. Pour voir à quel point ce problème est répandu, l’équipe a également mené une enquête auprès des établissements de santé japonais. Constat : 43 % des personnes interrogées qui faisaient des tests de glycémie ne s’appuyaient que sur le dépistage occasionnel.
"Notre étude a confirmé que cette méthode de dépistage, qui est largement utilisée dans la pratique, passe souvent à côté de la maladie qu’elle est censée détecter. (…) Nous aimerions sensibiliser les professionnels de la santé et les patients à ce danger et les encourager à promouvoir l’utilisation de la méthode de dépistage de la tolérance au glucose plus précise", ont conclu les auteurs.