"Nous avons l'habitude d'entendre que les femmes doivent prendre soin de leur santé physique pour le bien de leur bébé. Nos récentes découvertes chez les souris et chez les humains suggèrent qu'il est important que les hommes le fassent aussi." Une équipe de scientifiques a montré, pour la première fois, que la santé intestinale d’un père pouvait affecter la physiologie et le comportement de ses enfants.
Microbiote intestinal du père et neurodéveloppement de l’enfant
Pour arriver à ces conclusions, publiées dans la revue Brain, Behavior and Immunity, les chercheurs de l’Institut Florey des neurosciences et de la santé mentale, aux Etats-Unis, ont mené des expériences sur des souris. Ils ont observé que l'épuisement du microbiote intestinal des rongeurs mâles était associé à des changements dans leur sperme qui affectaient considérablement leur progéniture.
"Les souris mâles ont reçu des antibiotiques oraux destinés à épuiser leur microbiote intestinal, précise le professeur Anthony Hannan, auteur principal des travaux, dans un communiqué. Nous avons découvert que cela entraînait des changements épigénétiques dans le sperme qui pourraient modifier le neurodéveloppement et la fonction cérébrale chez la progéniture." Le poids corporel de la progéniture masculine et féminine avait ainsi diminué, tout comme la longueur de ses intestins. De même, la progéniture féminine a connu des changements en matière d'anxiété et présentait des comportements de type dépressif.
Influencer le bien-être des futurs enfants
D’après les scientifiques, la composition des populations microbiennes dans l'intestin chez les souris et les humains peut être affectée par de nombreux facteurs environnementaux tels que le triptyque alimentation, exercice physique et stress. Des études antérieures avaient également révélé que la progéniture de souris était bouleversée par des changements dans le sperme du père causés par des infections bactériennes et virales, ainsi que par ce triptyque.
"La fonction du microbiote intestinal humain est similaire à celle des souris, et nous pensons que nos résultats peuvent avoir des implications plus larges pour la santé humaine. En particulier pour les hommes qui prévoient de fonder une famille, dès lors que leur nutrition et leur santé avant la conception sont susceptibles d’affecter le bien-être de leurs futurs enfants", concluent les auteurs de l’étude.