- Le trouble dysmorphique du corp est une maladie mentale caractérisée par une préoccupation obsessionnelle des défauts perçus dans l'apparence physique.
- Une nouvelle étude montre que psilocybine, l'ingrédient actif des "champignons magiques", peut aider à soulager le trouble.
- Toutefois, des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer les résultats.
Le trouble dysmorphique du corps, aussi connu sous le nom de dysmorphophobie, se caractérise par une préoccupation obsessionnelle des défauts perçus dans l'apparence physique. Les personnes qui en souffrent ont souvent une image de soi déformée, des pensées intrusives et des comportements compulsifs qui impactent considérablement leur quotidien et leur santé mentale.
Des chercheurs de l'Université Columbia ont trouvé une nouvelle option de soin : la psilocybine, l'ingrédient actif des "champignons magiques". Leurs travaux ont été présentés dans la revue Psychedelics le 24 septembre 2024.
Trouble dysmorphique du corps : la psilocybine modifie la connectivité cérébrale
L’équipe a réuni huit adultes souffrant de dysmorphophobie modérée à sévère qui n’avaient pas répondu aux traitements standards. Les volontaires recevaient une seule dose orale de 25 mg de psilocybine. Ils passaient, par ailleurs, une IRM cérébrale une journée avant et une journée après cette prise. L'analyse des images obtenues a montré que juste un jour après l'administration de la molécule, les patients présentaient une connectivité accrue à la fois au sein d'une région du cerveau régissant les fonctions exécutives et qu’entre cette dernière et d'autres réseaux cérébraux impliqués dans le traitement des stimulus émotionnels et de la pensée autoréférentielle.
De plus, les personnes qui avaient le plus grand renforcement de ces connexions neuronales, affichaient la plus grande amélioration des symptômes du trouble dysmorphique du corps, une semaine plus tard.
Champignon magique et dysmorphophobie : des recherches supplémentaires nécessaires
"Bien qu'ils soient préliminaires, les résultats s'alignent sur un nombre croissant de preuves indiquant que les composés psychédéliques comme la psilocybine peuvent promouvoir la santé mentale en améliorant la capacité de flexibilité et d'intégration du cerveau. En facilitant la communication au sein d’un réseau cérébral ainsi qu'entre les différents réseaux cérébraux qui sont souvent dérégulés dans les troubles psychiatriques, la psilocybine peut aider à restaurer un fonctionnement cognitif et émotionnel plus adaptatif", estiment les auteurs de la recherche dans un communiqué.
Toutefois, ils reconnaissent que leur échantillon était restreint et qu'il n’y avait pas de groupe contrôle. C’est pourquoi des études plus vastes sont nécessaires pour confirmer leurs résultats et une potentielle utilisation clinique.