Selon les autorités sanitaires, 5 % des enfants et des adolescents dans le monde sont touchés par un trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Et, il semblerait qu’il puisse avoir un impact, non-négligeable, sur le long terme.
Une étude de l'Université d'Helsinki, publiée dans la revue Frontiers in Psychology, révèle en effet un lien entre ce trouble du neurodéveloppement et des performances cognitives plus faibles à la quarantaine.
TDAH : des performances cognitives moindres à 40 ans
Pour mieux comprendre le TDAH et ses effets à long terme, l’équipe menée par Nella Schiavone a réuni 39 patients diagnostiqués avec un TDAH dans l’enfance, 79 personnes ayant des symptômes d'hyperactivité dans l’enfance mais pas l’ensemble des critères du trouble (groupe subthreshold childhood attention ; TDAH sous-seuil dans l'enfance en anglais), 255 volontaires ayant des profils similaires à la naissance mais sans symptômes du TDAH ainsi qu’un groupe témoin de 69 personnes. L'ensemble des participants ont été suivis sur plusieurs décennies dès la naissance. Ils ont été évalués avec de multiples tests neuropsychologiques dans les domaines du raisonnement verbal, des compétences perceptuelles, de la mémoire, de la mémoire de travail, de l'attention, des fonctions exécutives et de la vitesse.
Les chercheurs ont constaté que les performances des groupes à l'âge de 40 ans différaient dans tous les domaines cognitifs. Les volontaires du groupe TDAH dans l’enfance présentaient des performances plus faibles sur 13 des 21 mesures effectuées.
Les plus grands écarts étaient observés pour le raisonnement verbal, les compétences perceptuelles, la mémoire et la vitesse (0,51 à 0,62).
De plus, 23 % d’entre eux avaient un score faible dans au moins 3 domaines cognitifs. À titre de comparaison, le taux était de 4 à 6 % pour les autres participants.
Par ailleurs, le groupe “subthreshold childhood attention” avait de son côté de moins bons scores dans 5 tests par rapport aux groupes contrôles.
"Il est à noter, cependant, qu'un tiers du groupe TDAH n'a montré de déficits dans aucun des domaines", précisent les auteurs. "Cela est attendu en raison de la complexité et de l'hétérogénéité du fonctionnement cognitif dans le TDAH", ajoutent-ils.
TDAH : améliorer la prise en charge pour réduire les difficultés
Dans leur article, les scientifiques estiment que leurs résultats - cohérents avec d’autres études sur le sujet - soulignent "la nécessité de gérer la dysfonction cognitive et la déficience qui y est associée dès le début". Ils pourront aussi aider les professionnels de santé à mieux comprendre le TDAH et à améliorer la prise en charge des adultes atteints d'un TDAH dans l'enfance.
Le diagnostic et l’accompagnement des personnes touchées par le trouble du neurodéveloppement est essentiel pour réduire ses conséquences sur leur quotidien. En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) vient justement de dévoiler de nouvelles recommandations pour améliorer le dépistage et la prise en charge des jeunes touchés par le TDAH.