Le prédiabète correspond à une hyperglycémie modérée à jeun, c’est-à-dire lorsque la glycémie est supérieure à la normale, mais pas assez élevée pour être diagnostiquée comme un diabète. Cependant, cet état grave de santé est associé à une augmentation du risque de progression vers le diabète de type 2. En outre, il peut augmenter les risques de maladies cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux. Si l’hyperglycémie modérée avant la grossesse est liée à la probabilité de morbidité maternelle, "elle est peu étudiée chez les jeunes." C’est ce qu’ont signalé des scientifiques du Mount Sinai (États-Unis). C’est pourquoi ils ont décidé de mener une étude publiée dans la revue JAMA Network Open.
Hypertension, accouchement prématuré : le prédiabète chez les jeunes femmes accroît le risque de 18 %
Dans le cadre des travaux, l’équipe a exploré l'association entre les niveaux d'hémoglobine A1c (HbA1c) avant la conception d’un bébé chez les adolescents et les jeunes adultes et le risque de diabète gestationnel durant la première grossesse. Ils ont choisi cette catégorie de la population, car ce groupe est le plus exposé au risque de grossesse non planifiée et qui est le moins susceptible de bénéficier de conseils en matière de santé avant la conception. Pour les besoins des recherches, 14.302 personnes, âgées de 10 à 24 ans, sans antécédents de diabète et au moins un test HbA1c préconception ont été recrutées. Les données ont révélé que 11.407 participants avaient une glycémie normale avant la grossesse, et 2.895 volontaires présentaient le prédiabète.
Selon les résultats, le prédiabète avant la conception d’un enfant (défini comme une HbA1c ≥5,7 % à <6,5 %) était associé à un risque deux fois plus élevé de diabète gestationnel lors du premier accouchement. Les auteurs ont aussi observé que le prédiabète chez les jeunes adultes et les adolescents pouvait entraîner un risque accru de 18 % de troubles hypertensifs pendant la grossesse, tels que l'hypertension artérielle gravidique et la prééclampsie, ou d'accouchement prématuré. Ils ont également évalué quel niveau d'hémoglobine A1c, une mesure de la glycémie moyenne d'une personne au cours des trois mois précédents, était le plus prédictif du diabète gestationnel pour la première grossesse chez les adolescents et les jeunes adultes. "Le seuil optimal était légèrement plus bas pour les jeunes que pour les adultes (5,6 % contre 5,7 %)."
"Établir des recommandations sur la manière de dépister les jeunes ayant des taux de glycémie élevés"
Dans les travaux, les chercheurs en concluent que l'adolescence et le jeune âge adulte peuvent être un moment important pour optimiser la santé cardiométabolique avant la grossesse et éviter les risques maternels et néonataux. Ainsi, ils estiment qu’il est nécessaire "d'établir des recommandations claires sur la manière de dépister et de conseiller les jeunes qui présentent actuellement des taux de glycémie élevés sans autres facteurs de risque."