Dans l’Hexagone, toute femme enceinte, qui ne souhaite pas poursuivre sa grossesse, peut demander une interruption volontaire de grossesse (IVG). Pour avorter, il existe un délai légal maximal, qui dépend de la méthode choisie. D’après l’Assurance Maladie, l’IVG médicamenteuse, pratiquée en établissement de santé ou en ville hors hôpital, est possible jusqu’à 7 semaines de grossesse soit 9 semaines après le début des dernières règles. Quant à l’avortement instrumental (c’est-à-dire par dilatation du col et aspiration du contenu de l'utérus), il peut être réalisé, depuis mars 2022, "jusqu’à la fin de la 14ème semaine de grossesse, soit 16 semaines après le 1er jour des dernières règles."
"16,8 IVG pour 1.000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2023"
En 2022, une hausse des interruptions volontaires de grossesse a été observée en France, après une baisse liée à la pandémie de Covid-19 en 2020 et 2021. Cette dernière se poursuit en 2023. "Le taux de recours atteint 16,8 IVG pour 1.000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2023, contre 16,4 % en 2021 et 15,1 % en 2020" et les patientes de 25 à 29 ans (29,9 %) sont particulièrement concernées, selon des chiffres récemment publiés par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees).
Selon le rapport, 243.623 avortements ont été pratiqués l’année dernière, soit 8.600 de plus qu’en 2022. Parmi ces actes médicaux, 16.007 concernent des résidentes des départements et régions d’outre-mer (DROM), y compris Mayotte. La Dress ajouté que 41 % du total des IVG sont effectuées hors établissement de santé.
Les données montrent aussi que la méthode médicamenteuse représente 79 % de l’ensemble des avortements, contre 68 % en 2019 et 31 % en 2000. Dans le détail, 48 % des IVG médicamenteuses ont lieu en établissement de santé, 46 % en cabinet libéral et les 6 % restants en centre de santé ou centre de santé sexuelle.
Avortement : comment expliquer cette hausse ?
"L’allongement du délai légal de recours, en mars 2022, ne suffit pas à expliquer cette augmentation", indique la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques. Selon Sarah Durocher, présidente du Planning familial, cette hausse des avortements est multifactorielle. Cette dernière serait liée au manque "d’informations autour de la contraception. Cela fait 10 ans qu'il n'y a pas eu de campagne nationale", a-t-elle déclaré au micro de FranceInfo. Autres causes possibles : un problème "d’éducation à la sexualité" et un "manque d'accès à la santé", avec des longs délais d’attente pour consulter un gynécologue ou une sage-femme.