ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Autisme : l’obésité des mamans double les risques

Grossesse

Autisme : l’obésité des mamans double les risques

Par Sophie Raffin

Les enfants nés de mères souffrant d’obésité ont un risque accru de troubles du neurodéveloppement, comme l’autisme ou de trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), selon une nouvelle étude.

Nemer-T/istock
Les enfants nés de mères en surpoids avant et pendant la grossesse, ont un risque accru de troubles neuropsychiatriques et comportementaux.
L'obésité maternelle augmente le risque de TDAH chez les enfants de 32 %.
Elle double par ailleurs le risque de développer un trouble du spectre de l'autisme.

"L'obésité maternelle a longtemps été associée à une série de résultats périnataux indésirables, y compris la naissance prématurée, le faible poids à la naissance, la mortinaissance, et elle est également liée à la macrosomie (un bébé de plus de 4 kg à la naissance, NDLR) ou au poids à la naissance élevée", explique le Dr Bereket Duko de l’université d’Australie du Sud dans un communiqué de son établissement.

Ses travaux menés avec l’université Curtin, l’université Monash et SAHMRI montrent que ce ne sont pas les seules complications encourues. Ils ont mis en évidence que les enfants dont les mères étaient en surpoids avant leur conception ou pendant la grossesse, avaient un risque accru de trouble du spectre autistique (TSA) et de trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Obésité maternelle : un risque accru de troubles comportementaux chez les enfants

Pour évaluer l’impact de l'obésité ou le surpoids maternel sur les bébés, les chercheurs australiens ont étudié les données de plus de 3,6 millions de couples mère-enfant provenant de 42 études épidémiologiques.

Les analyses, publiées dans la revue Psychiatry Research, montrent que les petits dont la mère était obèse avant et pendant la grossesse, avaient un risque accru de 32 % de souffrir d’un trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention en grandissant.

Les chercheurs ont aussi découvert que l’obésité maternelle double le risque de développer un TSA chez les enfants (de 2,23 fois). Ces bébés étaient aussi 16 % plus susceptibles d’avoir des troubles du comportement plus tard. Une augmentation de 30 % du risque de problèmes relationnels entre pairs a aussi été mise en lumière.

Troubles du neurodéveloppement : il faut faire attention à la santé maternelle

"Compte tenu de l'augmentation des taux d'obésité mondiaux chez les femmes en âge de procréer et du nombre croissant d'enfants identifiés avec des neurodivergences, il est important que nous connaissions les conséquences potentielles à long terme de l'adiposité maternelle sur la santé mentale de l'enfant", estime le Dr Duko.

Pour le scientifique, les résultats de son étude mettent en évidence la nécessité de proposer des interventions pour gérer le poids maternel avant et pendant la grossesse. "Les efforts de santé publique visant à améliorer la santé maternelle pourraient aider à atténuer certains des risques de troubles neuropsychiatriques et comportementaux chez les enfants." 

Toutefois, il reconnaît que d'autres recherches doivent être menées pour confirmer ses conclusions et explorer les mécanismes biologiques sous-jacents à ces associations.