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Combat de gifle : le "slap fighting" peut causer des commotions cérébrales

Par Mathilde Debry

"Le slap fighting est un sport de combat plus dangereux qu'on ne le pensait", alertent les professionnels de santé. 

helivideo/ istock
Le slap fighting est une nouvelle activité qui consiste à se donner des gifles.
Des professionnels de santé alertent sur cette pratique qui peut, selon eux, provoquer des commotions cérébrales.
"Le slap fighting est un sport de combat plus dangereux qu'on ne le pensait, et des stratégies visant à prévenir la mort neurologique de ses participants devraient être mises en place", écrivent-ils.

Dans un récent éditorial, des professionnels de la santé s'inquiètent du fait qu'un nouveau "sport de combat" connu sous le nom de "slap fighting" puisse causer des lésions cérébrales.

Commotions cérébrales : qu'est-ce que le slap fighting ?

Très populaire sur les réseaux sociaux, le slap fighting consiste à frapper le visage de plein fouet de son adversaire avec les mains ouvertes.

Contrairement à d'autres sports de combat, les "slappeurs" ne portent pas de casque pour se protéger, car ils doivent recevoir les coups de leur adversaire sans esquiver ni tenter de se protéger (le moindre tressaillement étant considéré comme une faute). Les points sont attribués en fonction de l'ampleur des dégâts causés par la gifle et de la manière dont le participant a supporté les coups.

En janvier 2023, ce sport a été télévisé pour la première fois par Power Slap, une société de promotion appartenant à Dana White, le directeur général de l'Ultimate Fighting Championship (UFC). Depuis lors, la pratique a commencé à s'étendre principalement aux États-Unis et au Royaume-Uni, qui accueillera sa toute première compétition de slap fighting pour poids lourds à Liverpool en octobre.

Commotions cérébrales : 78 vidéos de slap fighting analysées

En 2021, le polonais Artur Walczak a été victime d'une hémorragie cérébrale lors d'un match de slap fighting au cours duquel il a été littéralement assommé. Bien qu'il ait été rapidement pris en charge à l'hôpital, le compétiteur est décédé quelques semaines plus tard des suites d'une défaillance de plusieurs organes causée par le traumatisme crânien.

Préoccupés par ce genre d’événement, le Dr Raj Swaroop Lavadi et le Dr Nitin Agarwal ont décidé d’analyser 78 vidéos de combats de gifles. Ils ont alors constaté que plus de la moitié des compétiteurs présentaient des signes visibles de commotion cérébrale. De nombreux participants présentaient également une altération des mouvements après avoir été frappés ou avaient le regard vide.

Commotions cérébrales et slap fighting : "des conséquences potentielles à long terme"

"Les résultats de cette étude indiquent que les combats de gifles peuvent induire des lésions cérébrales traumatiques chez les participants, avec des conséquences potentielles à long terme", écrivent les auteurs.

"Le risque est d'autant plus grand que les participants doivent se tenir sans défense, ce qui permet à leurs adversaires d'obtenir un contact complet et précis avec leur tête lors de chaque coup offensif", ajoutent-ils.

Les scientifiques soutiennent de ce fait qu'il faut un niveau élevé de surveillance lors de l'évaluation des participants pendant et après les matchs. "Le slap fighting est un sport de combat plus dangereux qu'on ne le pensait, et des stratégies visant à prévenir la mort neurologique de ses participants devraient être mises en place", conclut l'équipe dont le plaidoyer est publié dans la revue JAMA Surgery.