- Selon une étude, les personnes les plus exposées au bruit des avions la nuit ont un sommeil bien plus mouvementé, ce qui est un signe de perturbation du sommeil.
- Les plus exposés au bruit ont également vu leurs cycles veille-sommeil perturbés, ce qui signifie que leur rythme de sommeil quotidien était moins régulier. Et ce, "alors même que le temps total qu'ils ont passé au lit n'était pas très différent".
- "Des habitudes de sommeil plus médiocres, mesurées par l'actimétrie, sont associées à un risque plus élevé de troubles de santé mentale, de maladies comme le diabète et l'obésité, et à un risque de mortalité", rappellent les chercheurs.
Non seulement le bruit des avions la nuit empêche de s’endormir, mais il empêche aussi de bien dormir après avoir trouvé Morphée. D’après une nouvelle étude publiée dans la revue Environmental Health Perspectives, les personnes exposées au bruit des avions ont un sommeil bien plus agité et des cycles éveil-sommeil plus perturbés que les autres, même si elles ont passé une nuit complète.
Une photographie plus complète du sommeil
Pour arriver à ce constat, les chercheurs de l’Université de Leicester et d'autres universités du Royaume-Uni ont utilisé les données de plus de 80.000 personnes issues de la Biobank britannique et vivant près de quatre grands aéroports en Angleterre (Londres-Heathrow, Manchester...). Pour mesurer le sommeil des participants, ils les ont équipés d’appareils portables, de la taille d’une montre, qui suivaient les mouvements pendant le sommeil. Parallèlement à cette méthode appelée actimétrie, ils ont évalué leurs réponses à des questionnaires concernant la qualité de leur sommeil, leur durée de sommeil et de leurs siestes pendant la journée.
L’objectif, "obtenir une photographie plus complète du sommeil, explique Xiangpu Gong, auteur principal de l’étude, dans un communiqué. Les capteurs ont fourni des données objectives sur le sommeil réparateur et les habitudes de sommeil, tandis que les questionnaires nous ont aidés à comprendre ce que les gens ressentaient à propos de leur sommeil."
Le bruit de l'avion auquel chaque personne était exposée a été estimé à l'aide de cartes de bruit créées par l'Autorité de l'aviation civile du Royaume-Uni. Celles-ci ont montré à quel point le bruit de l'avion était fort (en décibels dB) dans les zones autour des aéroports et, avec quelques ajustements, là où vivaient les participants. Le sommeil des personnes exposées à des niveaux de bruit plus élevés, définis comme une moyenne nocturne de 55 dB ou plus, a ensuite été comparé à celui des gens exposés à moins de 45 dB.
Un lien entre le bruit nocturne des avions et les troubles du sommeil
Résultat, il apparaît que plus le bruit nocturne des avions était important, plus les participants avaient un sommeil mouvementé, "ce qui est un signe de perturbation du sommeil". Les plus exposés au bruit ont également vu leurs cycles veille-sommeil perturbés, ce qui signifie que "leur rythme de sommeil quotidien était moins régulier". Et ce, "alors même que le temps total qu'ils ont passé au lit n'était pas très différent".
Autant d’observations "qui suggèrent un lien entre l'exposition nocturne au bruit des avions et les troubles du sommeil", selon Xiangpu Gong, qui rappelle que "des habitudes de sommeil plus médiocres, mesurées par l'actimétrie, sont associées à un risque plus élevé de troubles de santé mentale, de maladies comme le diabète et l'obésité, et à un risque de mortalité". Il est donc crucial aujourd’hui, conclut-il, que "les politiques traitent et réduisent la pollution sonore des avions".