- Le risque de naître avec une malformation cardiaque majeure est 36 % plus élevé chez les bébés qui ont été conçus après une technologie de procréation assisté.
- Le risque est particulièrement associé aux naissances multiples qui sont plus courantes dans la procréation assistée.
- Une des hypothèses est qu'il y a un facteur commun sous-jacent à l'infertilité chez les parents et aux cardiopathies congénitales chez leurs bébés.
En moyenne, en France, un bébé sur 30 est conçu grâce à une assistance médicale à la procréation (AMP). La santé de ces enfants est au cœur de nombreuses interrogations. Et elles ne semblent pas inutiles au vu de l’étude publiée dans l'European Heart Journal, le 27 septembre 2024.
Les chercheurs ont découvert que ces tout-petits ont plus de risque de naître avec une malformation cardiaque.
Assistance médicale à la procréation : les bébés ont 36 % plus de risque
Pour évaluer les risques des bébés conçus par assistance médicale à la procréation, l’équipe a repris les dossiers de tous les enfants nés vivant au Danemark (entre 1994 et 2014), en Finlande (entre 1990 et 2014), en Norvège (entre 1984 et 2015) et en Suède (de 1987 à 2015). Cela représente plus 7,7 millions de naissances. Les chercheurs ont identifié les nourrissons nés après une assistance médicale à la procréation, y compris la FIV, l'injection intracytoplasmique de sperme et la congélation d'embryons. Ils ont comparé leur santé avec celle des bébés conçus naturellement.
Les analyses montrent que les malformations cardiaques étaient environ 36 % plus fréquentes chez les bébés nés après procréation assistée. “Ce risque était similaire quel que soit le type de procréation assistée utilisé (FIV ou ICSI, embryons frais ou congelés)”, précisent les auteurs dans leur communiqué. Par ailleurs, ce risque était plus élevé pour les naissances multiples issues de l’AMP.
Malformation cardiaque et FIV : repérer les enfants à risque rapidement
"Le fait que le risque de malformations cardiaques soit similaire quel que soit le type de procréation assistée utilisé peut indiquer qu'il existe un facteur commun sous-jacent à l'infertilité chez les parents et aux cardiopathies congénitales chez leurs bébés", avance la professeure Ulla-Britt Wennerholm de l'Université de Göteborg en Suède.
L'auteure principale profite de son étude pour rappeler que les malformations cardiaques congénitales peuvent être extrêmement graves et nécessitent généralement des interventions chirurgicales essentielles. Ainsi pour elle,"savoir quels bébés sont les plus à risque peut nous aider à diagnostiquer les malformations cardiaques le plus tôt possible et à nous assurer que les bons soins et le bon traitement sont donnés".
Face à la hausse du recours à l’AMP, l’étude met en évidence que les professionnels de santé doivent se montrer vigilants. "Nous pourrions nous attendre à voir une augmentation des cas de malformations cardiaques congénitales dans le monde entier", avertit l’experte.