- La maladie de Parkinson se manifeste généralement à un âge avancé, avec un pic entre 85 et 89 ans.
- Néanmoins, il existe des cas rares avant 45 ans.
- Selon une nouvelle étude, ceux-ci seraient liés à une mutation du gène SGIP1.
Chaque année, environ 25.000 personnes sont touchées par la maladie de Parkinson en France, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Généralement, cette pathologie dégénérative se manifeste à un âge avancé, avec un pic entre 85 et 89 ans. Néanmoins, même s’ils sont très rares, il existe des cas avant 45 ans, c’est-à-dire des formes précoces.
Parkinson précoce : une mutation du gène SGIP1 en cause
Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Cell Reports Medicine, des chercheurs ont découvert l’une des raisons de ces formes précoces de la maladie de Parkinson : la mutation d’un gène appelé SGIP1. D’après leurs recherches, elle affecterait les cellules cérébrales, en impactant leur façon de communiquer.
Les scientifiques ont découvert la mutation du gène SGIP1 lors d’un cas clinique. En effet, dans une famille, deux filles avaient développé la maladie de Parkinson très jeunes. Leur neurologue, le professeur Ramachandiran Nandhagopal, ainsi que le Dr Patrick Scott, généticien, ont cherché à comprendre la raison de ces deux cas précoces au sein d’une même famille. C’est donc en voulant apporter des réponses aux patientes que les chercheurs ont découvert la mutation dans le gène SGIP1.
Pour comprendre l’effet de cette mutation dans le cerveau, les scientifiques ont poursuivi leurs recherches en laboratoire. En collaboration avec l'équipe du professeur Patrik Verstreken au VIB-KU Leuven Center for Brain & Disease Research, ils ont étudié la variation génétique grâce à des mouches à fruits.
Le dysfonctionnement des synapses expliquerait les cas précoces de Parkinson
Les insectes avaient les mêmes symptômes moteurs et cérébraux que les patients atteints de la maladie de Parkinson. En examinant les cellules cérébrales de ces mouches, les chercheurs ont découvert que la mutation du gène SGIP1 impactait les synapses, c’est-à-dire la région contact entre deux neurones qui leur permet de communiquer.
De plus, les scientifiques ont aussi observé que les fonctions de recyclage et de dégradation des protéines des synapses étaient aussi impactées. Cela signifie que le cerveau n'arrivait plus à nettoyer les synapses pour qu’elles restent saines. Ce qui pourrait être un facteur explicatif du développement précoce de Parkinson.
"Ces travaux corroborent l’hypothèse selon laquelle le maintien de la santé des synapses est essentiel à la survie des neurones tout au long de la vie", indique la Dr Marianna Decet, l’un des auteurs de l’étude, dans un communiqué. Selon elle, il faudrait davantage prévenir l’apparition des maladies neurodégénératives en faisant attention aux protéines des synapses.
"La découverte de cette mutation du gène SGIP1 est passionnante, car elle offre une nouvelle perspective sur la façon dont les troubles neurologiques se développent, indique Sabine Kuenen, autre auteur de l’étude. Elle nous rappelle que même de petits changements dans notre code génétique peuvent avoir un impact profond sur la fonction cérébrale."
D’autres études doivent être menées pour mieux comprendre l’impact de la mutation du gène SGIP1 dans le développement précoce de la maladie de Parkinson.