Beaucoup d'enfants réclament un chien… Si les parents hésitent, voici un argument de plus pour trancher : selon une étude publiée dans la revue Clinical Gastroenterology and Hepatology, grandir avec un chien réduit le risque de développer la maladie de Crohn, une pathologie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI).
Maladie de Crohn : grandir avec un chien a un effet protecteur
La maladie de Crohn se caractérise par des douleurs abdominales pouvant être très fortes (semblables à celles de l’appendicite), des diarrhées, des nausées et des vomissements, etc. Cherchant à percer les mystères de cette pathologie, les scientifiques ont étudié l’impact de dizaines de facteurs environnementaux sur la probabilité de la développer. C’est ainsi qu’ils ont découvert un fait surprenant : grandir avec un chien aurait un impact protecteur. En effet, les enfants ayant vécu avec cet animal de compagnie entre 5 et 15 ans avaient un microbiote plus sain et moins de risques de développer la maladie de Crohn que les autres.
"Nous avons établi des liens entre les facteurs environnementaux et la maladie de Crohn et nous essayons maintenant de comprendre comment ces facteurs environnementaux influent sur le déclenchement de la maladie”, explique Kenneth Croitoru, l’un des auteurs de l’étude, dans un communiqué. Autrement dit, pour l’instant, les scientifiques ont découvert qu'avoir un toutou à ses côtés pendant l'enfance a un effet bénéfique sur le microbiote, mais ils ne savent pas encore pourquoi.
Maladie de Crohn : mieux comprendre pour prédire les risques
Cette étude a permis aux chercheurs de tirer d'autres enseignements sur les facteurs de risque de la maladie de Crohn :
- Naître au sein d’une famille nombreuse, surtout au cours de la première année de vie, diminue le risque de développer la maladie de Crohn.
- En revanche, les personnes qui vivaient avec un oiseau au moment de l’étude étaient plus susceptibles d'avoir la maladie.
Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont étudié les dossiers médicaux de plus de 5.000 participants en bonne santé, parents au premier degré de personnes atteintes de la maladie de Crohn. Cette pathologie est, en effet, liée à des causes génétiques et environnementales. Les données ont été récoltées pendant 15 ans, période durant laquelle 120 personnes ont développé la maladie. "En comprenant ce qui est différent chez ceux qui développent la maladie, nous devrions être en mesure de prédire qui est à risque", souligne Kenneth Croitoru.
En France, en 2015, 212.700 personnes étaient prises en charge pour une MICI. Parmi elles, 60 % étaient atteintes de maladie de Crohn et 40 % de rectocolite hémorragique.