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Interaction sociale

Visio, jeux en ligne : partager le rythme cardiaque aiderait à réduire le sentiment de solitude

Par Sophie Raffin

Des chercheurs japonais ont remarqué que partager des biosignaux en temps réel, comme la fréquence cardiaque, lors d’interactions en ligne peut augmenter le sentiment de présence sociale, et donc éloigner celui de solitude.

Kerkez/istock
Les biosignaux, comme a fréquence cardiaque, peuvent transmettre une quantité considérable d'informations sur l'état d'une personne.
Partager ses biosignaux peut augmenter le sentiment de présence sociale dans les interactions en ligne, selon une nouvelle étude.
Cela peut être un moyen de lutter contre le sentiment de solitude chez les personnes ayant recours aux technologies virtuelles.

Visioconférence, jeux en ligne, tchat… notre quotidien est de plus en plus virtuel. Si ces nouvelles technologies ont de nombreux atouts, elles peuvent nourrir notre sentiment de solitude. La solution pour booster notre satisfaction sociale ? Partager nos biosignaux – comme notre fréquence cardiaque – avec nos interlocuteurs.

Les travaux des chercheurs de l’université de Tsukuba, publiés dans la revue IEEE Xplore, montrent que le sentiment de présence sociale lors des interactions en ligne augmente quand la fréquence cardiaque est visible pendant les échanges.

Interactions en ligne : les expressions du visage et le rythme cardiaque rapprochent

La fréquence cardiaque en dit beaucoup sur les gens. Elle révèle entre autres s’ils sont stressés, anxieux ou détendus. Partant de ce constat, les scientifiques ont voulu savoir si ce type de données corporelles pouvait améliorer les échanges virtuels. Ils ont ainsi développé une plate-forme de partage de biosignaux en temps réel et l'ont testée lors de sessions de jeu en ligne. Ils ont réuni 20 volontaires qui ne se connaissaient pas. Ils s'affrontaient en 1 contre 1 lors d'un match de foot virtuel. Chaque partie était réalisée dans des conditions différentes. D'abord, le participant jouait en ligne sans aucune information sur l'adversaire. Les fois suivantes, il avait une vidéo en direct du visage du concurrent puis un accès à des informations sur la fréquence cardiaque puis enfin les deux données. La dernière partie était réalisée hors ligne dans la même pièce que l'adversaire.

Les résultats de l’étude révèlent que les participants ont régulièrement regardé les informations sur la fréquence cardiaque de leur adversaire pendant le match, de la même manière qu'ils regardaient souvent le visage lorsqu'il leur était présenté. Cet effet a été encore amplifié lorsque la vidéo en direct et les informations sur la fréquence cardiaque ont été présentées ensemble.

Comment rendre les relations virtuelles plus épanouissantes ?

Les participants ont également rempli des questionnaires conçus pour mesurer le niveau de présence sociale perçue. Conclusion : bien que le partage des biosignaux n'atteigne pas le même niveau de présence sociale déclarée que quand les individus jouent dans la même pièce, la combinaison des données cardiaques et de la vidéo faciale augmentent significative le sentiment de présence sociale. Ce qui lui permet d’être “la plus proche de cette condition optimale”.

“Dans un monde rempli de réunions en ligne où les gens sont convertis en représentations de portrait carré d'eux-mêmes, cette étude présente une méthode pour augmenter les interactions en ligne pour les rendre plus significatives et épanouissantes”, concluent les auteurs dans leur communiqué.