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MVTE

Voici tout ce qu’il faut savoir sur la maladie veineuse thromboembolique

Le Pr Francis Couturaud fait le point sur la maladie veineuse thromboembolique (MVTE).

Voici tout ce qu’il faut savoir sur la maladie veineuse thromboembolique Pornpak Khunatorn / istock.




L'ESSENTIEL
  • La maladie veineuse thromboembolique (MVTE) regroupe les thromboses veineuses superficielles ou profondes et les embolies pulmonaires.
  • Elle touche 50.000 à 150.000 Français et est responsable de 5.000 à 10.000 décès chaque année.
  • "On a besoin de développer des outils permettant de distinguer de façon précise les patients victimes d’une MVTE qui ont un risque très élevé de récidive et nécessitant la poursuite du traitement de ceux qui n’ont pas ce risque", explique le Pr Francis Couturaud, pneumologue au CHU de Brest.

Pourquoi docteur - quelles sont vos fonctions actuelles ?

Francis Couturaud - Je suis actuellement pneumologue au CHU de Brest. Je suis aussi coordinateur du réseau F-CRIN "NNOVTE" et du projet MORPHEUS.

Qu’est-ce que la maladie veineuse thromboembolique (MVTE) ?

La maladie veineuse thromboembolique (MVTE) regroupe les thromboses veineuses superficielles ou profondes et les embolies pulmonaires. 

Combien la maladie veineuse thromboembolique touche-t-elle de personnes en France ?

Elle touche 50.000 à 150.000 personnes et est responsable de 5.000 à 10.000 décès chaque année. Elle constitue un enjeu majeur de santé publique compte-tenu de sa fréquence (incidence annuelle 1/1.000 habitants) et de sa gravité (mortalité de 10 % à 3 mois). 

Existent-ils des chiffres européens ?

Oui, la maladie veineuse thromboembolique représente la troisième cause de mortalité cardiovasculaire en Europe.

Quelles sont les causes de la maladie veineuse thromboembolique ?

 Il existe plusieurs facteurs de risque tels que le cancer, la prise d’une pilule contraceptive, la grossesse, une immobilisation, une intervention chirurgicale, une hospitalisation pour COVID-19, l’hérédité… Mais dans plus de la moitié des cas, la MVTE survient en l’absence de toute cause détectable, c’est-à-dire sans facteur déclenchant identifié. On parle alors d’une "MVTE non provoquée".  

Qu’est-ce qu’implique d’avoir une MVTE non provoquée ?

Les patients dans cette situation ont plus de risque de récidiver que les autres (35 % de récidive sur 5 ans de suivi après l’épisode initial).

Quels sont les traitements de la maladie veineuse thromboembolique non provoquée ?

Les traitements de la MVTE non provoquée sont des anticoagulants qui fluidifient le sang et sont administrés au moins 3 à 6 mois. Ces produits sont très efficaces pour dissoudre les caillots, mais lorsqu’ils sont prolongés au long cours, ils peuvent faire saigner avec un risque qui s’accroit continuellement (+2 % par an).

Plus que jamais, on a donc besoin de développer des outils permettant de distinguer de façon précise les malades qui ont un risque très élevé de récidive et nécessitant la poursuite du traitement de ceux qui n’ont pas ce risque. Cela éviterait d’exposer des individus à un risque hémorragique élevé alors qu’ils ne récidiveraient pas sans traitement.

Quel est l’objet du projet MORPHEUS, qui porte sur la maladie veineuse thromboembolique ?

Pour la première fois au monde, une étude à grande échelle financée par l’Union Européenne va permettre de développer un outil prédictif destiné à identifier les malades à risque de récidive. 

Dans la première phase de construction de l’outil, le projet MORPHEUS va inclure 20.000 patients pour les données cliniques, 10.000 pour les données biologiques et 5.000 pour les données d’imagerie. Dans la seconde phase de validation de l’outil, un essai clinique va être réalisé sur 2.400 personnes issues de 40 centres hospitaliers européens.

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