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Dermatologie

Psoriasis : un déséquilibre hormonal du fer dans la peau en cause ?

Par Geneviève Andrianaly

L’hepcidine, une hormone responsable de la régulation des niveaux de fer dans l'organisme, est fortement exprimée dans l’épiderme et pourrait déclencher l'apparition du psoriasis.

wisely/iStock
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Chez les personnes en bonne santé, l’hepcidine, qui contrôle de la quantité de fer absorbée par les aliments, est produite exclusivement dans le foie. Chez les adultes atteints de psoriasis, l'hormone est également produite dans la peau.
L'hepcidine est nécessaire à la rétention du fer dans les cellules de la peau, entraînant une hyperprolifération de la couche épidermique et le recrutement de neutrophiles, deux caractéristiques principales des lésions cutanées psoriasiques.
Les chercheurs espèrent cette découverte permettra de mettre au point de nouveaux médicaments capables de bloquer l'action de l'hormone.

"Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique de la peau, multifactorielle, dont les événements primaires ne sont pas encore élucidés. Une surcharge en fer a été décrite dans l'épiderme des patients atteints de psoriasis, mais son importance reste inconnue", avait indiqué une équipe de recherche menée par Carole Peyssonnaux, directrice de recherche Inserm à l’Institut Cochin.

Un excès de fer cutané déclenche une inflammation psoriasiforme

Pour en savoir plus sur cette accumulation de fer dans la peau des malades, les scientifiques se sont intéressés de près à l’hepcidine. Pour rappel, il s’agit d’une hormone régulant le fer, qui est essentiel pour la cicatrisation ou encore la production de collagène, dans l’organisme. Si cette dernière est principalement synthétisée par le foie chez les adultes en bonne santé, les professeurs ont précédemment découvert que l’hepcidine était fortement exprimée dans l'épiderme des patients atteints de psoriasis, en particulier dans les formes sévères comme le psoriasis pustuleux, qui se caractérise par une accumulation d’un type de globules blancs (les neutrophiles) au sein de l’épiderme.

Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications, ils ont examiné des souris (qui présentent de nombreuses similitudes génétiques et physiologiques avec les humains) ayant développé une forme de psoriasis après avoir été exposées à des niveaux élevés d'hepcidine produite par la peau. Les observations ont montré que la surabondance de l'hormone a amené les cellules cutanées des animaux à retenir beaucoup plus de fer que nécessaire. À son tour, cet excès de fer a déclenché à la fois une hyperprolifération des cellules cutanées et une concentration anormalement élevée de neutrophiles induisant une inflammation dans la couche supérieure de la peau. Il s’agit de "deux caractéristiques principales des lésions cutanées psoriasiques."

Psoriasis : un futur médicament capable de neutraliser l’hepcidine ?

Dans les conclusions, les chercheurs indiquent que l'hepcidine pourrait être une cible intéressante pour le traitement du psoriasis, en complément des traitements actuels, ou comme traitement d'entretien pendant la rémission afin de prévenir les récidives. D’après l’équipe, les personnes les plus susceptibles de bénéficier d'un tel traitement sont les patients atteints de psoriasis pustuleux, qui peut affecter les ongles et les articulations du patient ainsi que sa peau.