Tablette, ordinateur, téléphone… Les écrans ne sont pas les seuls à émettre de la lumière bleue. En effet, certains jouets, comme les peluches, les toupies ou encore les camions, qui contiennent des LED, en diffusent. Ainsi, les enfants utilisant ces objets sont exposés à la lumière bleue, qui n’est pas sans risque sur la santé. En effet, dans des rapports publiés en 2010 et 2019, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait signalé qu’une exposition répétée pouvait provoquer des dommages à la rétine. En outre, en cas d’utilisation le soir et la nuit, elle peut perturber les rythmes biologiques, dont le sommeil, des tout-petits "dont les yeux ne filtrent pas totalement la lumière bleue".
Jouets lumineux pour enfants : des erreurs pouvant conduire à "dépasser les valeurs limites d’exposition"
Pour rappel, la sécurité des jouets électriques est actuellement vérifiée à l’aide d’une norme européenne qui a été actualisée en 2020. Ce protocole a été examiné de manière approfondie par l’Anses, à la demande des ministères en charge de la santé et de l’économie et des finances. Dans un avis, paru le 1er octobre, l’autorité sanitaire révèle que ce volet actualisé comporte plusieurs erreurs portant sur la pertinence des scénarios d’exposition, le calcul de la luminance et la conversion des flux énergétiques en intensité. "Celles-ci peuvent conduire des jouets déclarés conformes à dépasser les valeurs limites d’exposition, définies pour prévenir les risques associés à la lumière bleue."
Sécurité oculaire : la version de la norme de 2005 est plus protectrice que celle de 2020
Dans le cadre d’une analyse plus poussée, l’Anses a fait des tests sur un échantillon de 19 LED contenues dans des jouets disponibles sur le marché. Selon les résultats, huit des jouets examinés n’auraient pas pu être mis sur le marché avec la version 2005 de la norme, à cause du dépassement des exigences de sécurité, contre un seul avec celle de 2020. Conclusion : "le respect de la nouvelle version de la norme ne permet donc pas de garantir les exigences de sécurité oculaires pour prévenir tout risque pour les yeux des enfants". Face aux résultats inquiétants de l’expertise, l’agence recommande de suspendre l’application du protocole actualisé de la norme relatif à la sécurité oculaire, de revenir provisoirement à la version de 2005 et d’engager rapidement sa révision.