- Les étiquettes influencent directement l’estime de soi de l’enfant. Lorsqu’un adulte qualifie un enfant de « lent » ou de « capricieux » de façon répétée, celui-ci peut finir par intégrer cette description comme une vérité sur lui-même.
- Lorsque l’enfant se sent jugé ou étiqueté, il peut aussi perdre confiance dans le soutien de ses parents et croire que leur amour dépend de son comportement.
- Face à un comportement dérangeant, il est essentiel de chercher à comprendre ce qui se cache derrière plutôt que de poser une étiquette.
Les mots ont un pouvoir immense, surtout lorsqu’ils sont répétés aux enfants. Sans s’en rendre compte, les adultes peuvent qualifier les enfants par une étiquette liée à un comportement dérangeant : « Tu es lent », « Tu es capricieux », « Tu es maladroit ». Pourtant, ces étiquettes, souvent exprimées par frustration, peuvent affecter l’image que l’enfant se construit de lui-même.
L'effet des étiquettes sur l’estime de soi
Les étiquettes influencent directement l’estime de soi de l’enfant. Lorsqu’un adulte qualifie un enfant de « lent » ou de « capricieux » de façon répétée, celui-ci peut finir par intégrer cette description comme une vérité sur lui-même. Il peut même adopter ce comportement davantage, croyant inconsciemment qu'il est incapable de changer.
Par exemple, si un parent reproche régulièrement à son enfant d’être maladroit, ce dernier pourrait, au lieu de travailler sur ses compétences motrices, développer une peur de l’échec et cesser d’essayer de s'améliorer. L’étiquette devient alors un frein à son épanouissement et à son développement.
L'impact des étiquettes sur la relation
En plus de nuire à l'estime de soi, les étiquettes peuvent détériorer la relation entre le parent et l’enfant. Lorsque l’enfant se sent jugé ou étiqueté, il est susceptible de perdre confiance dans le soutien de ses parents et croire que leur amour dépend de son comportement. Cette insécurité peut fragiliser la relation et créer un climat de tension plutôt que de confiance.
Par exemple, un enfant étiqueté « difficile » pourrait se sentir incompris et cesser de partager ses émotions avec ses parents, aggravant ainsi la situation. En évitant ces étiquettes, vous renforcez le lien de confiance et facilitez une communication plus ouverte et plus saine.
Comprendre plutôt que juger
Face à un comportement dérangeant, il est essentiel de chercher à comprendre ce qui se cache derrière plutôt que de poser une étiquette. Un enfant peut être « lent » parce qu'il est submergé par ses émotions au moment de partir à la garderie, ou « maladroit » parce qu'il est excité avant une activité. Dans ces moments-là, il est important de s’intéresser à ce qu’il ressent.
Par exemple, au lieu de dire « Tu es lent », vous pouvez dire : « Je vois que tu as du mal à te préparer ce matin. Est-ce que quelque chose te préoccupe ? ». Vous aiderez ainsi votre enfant à prendre conscience de ses émotions tout en lui montrant qu'il est compris. Plutôt que de le juger, il apprendra à mieux gérer ce qu'il ressent et à ajuster son comportement.
En savoir plus : "Au cœur des émotions de l'enfant : Comprendre son langage, ses rires et ses pleurs" d’Isabelle Filliozat.