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QUESTION D'ACTU

Jounée nationale des aidants

«J'ai dû apprendre à laisser de côté mes émotions»

Le rôle d'aidant concernerait une personne sur cinq en France. Au-delà de la journée nationale qui leur a été consacrée le 6 octobre, les autorités ont lancé durant tout ce mois une campagne de sensibilisation sur leur quotidien. Accompagnants des patients atteints de maladies graves, des aidants racontent la réalité du soutien qu'ils leur apportent. Des témoignages recueillis avec le soutien institutionnel de Novartis. Aujourd'hui, celui de Nicolas qui a accompagné son épouse atteinte d’un cancer du sein.  

\ iStock/KatarzynaBialasiewicz




L'ESSENTIEL
  • Le 6 octobre est la journée nationale des aidants, point d'orgue d'une campagne de sensibilisation sur leur quotidien.
  • Pour Nicolas qui a accompagné sa femme atteinte d'un cancer du sein, l'important pour un aidant familial est de laisser de côté ce qui ressort de l'affect.
  • Il insiste aussi sur la nécessité pour les aidants de ne pas culpabiliser sur leurs moments de faiblesse.

"J’ai dû accepter d'être quelqu’un que je n’aurais pas souhaité être". A travers ces mots et l’émotion qui les accompagne, Nicolas, exprime tout à la fois la sidération, la peur, la compassion et ce qu’elle implique en termes de responsabilité mais aussi l’obligation de ne pas s’oublier soi-même qui se sont bousculées dans son esprit après qu’il a appris qu’un cancer du sein venait d’être diagnostiqué chez son épouse, Laure.

Etre à la fois mari et aidant

Ce jour-là, alors qu’il participait à une randonnée en montagne dans laquelle il s’était engagé sans se douter de rien, il n’a pas hésité une seconde : il lui fallait rentrer, très vite. Il a réalisé qu’être mari allait s’accompagner d’un nouveau rôle, celui d’aidant. Un terme que l’on n’associe pas forcément naturellement aux proches d’une personne atteinte d’un cancer du sein, une maladie sérieuse mais aujourd’hui souvent considérée comme "chronique" et dont on ne mesure pas toujours ce que son annonce et sa prise en charge peuvent avoir d’invalidant chez les patientes.

Pourtant, le rôle de la famille est largement souligné par les médecins : "Toutes les études montrent que le soutien familial est le déterminant le plus important des syndromes anxio-dépressifs des patientes", rappelle ainsi le Pr Mahasti Saghatchian, oncologue spécialiste du cancer du sein.

Soutenir et accompagner

"Très vite, il a été très clair pour moi qu’il fallait que je soutienne ma femme au maximum, que je me mette dans une perspective qui était celle de l’accompagner", raconte Nicolas en ajoutant que ce qui lui est apparu le plus important a été de "savoir ce qu’il y avait à faire". Au-delà du soutien psychologique pour faire face aux moments de détresse de Laure – "Assez rapidement, elle a eu chaque matin de longs moments de pleurs... " -, il s’est agi pour lui de l’accompagner sur tous les rendez-vous avec les médecins qu’elle devait rencontrer, oncologue, chirurgien, "toutes ces étapes assez techniques à un moment où ma femme n’était pas en état d’intégrer les informations qui lui étaient fournies, en lui expliquant de quoi il retournait mais aussi en la ménageant de certains messages et aussi de ce que je pouvais être moi-même amené à vivre"

@pourquoidocteur Depuis 2020, Nicolas soutient sa femme atteinte d’un cancer du sein avec courage. En cette Journée Nationale des Aidants, decouvrez son témoignage sincère et touchant, avec le soutien de Novartis. ???????? #JournéeDesAidants #CancerduSein #Telmoignage #Soutien #HérosDuQuotidien ♬ son original - pourquoidocteur

Comment être un aidant et préserver sa propre vie

Parce que l’importance du rôle de l’aidant réside aussi dans sa capacité à ne pas sombrer, "à ne pas se laisser déborder par ce mot de cancer", comme l’explique Nicolas. "Je devais continuer d’assurer mes missions professionnelles, j’ai dû apprendre à laisser de côté mes émotions, à adopter une attitude qui pouvait parfois paraître un peu froide mais c’était nécessaire pour tenir dans la durée".

Et c’est d’ailleurs cette nécessité de laisser la vie continuer qu’il estime être le premier conseil à transmettre à tous ceux qui peuvent se retrouver dans une situation comparable. "Il faut se ménager, on ne peut pas tout gérer", admet-il en insistant sur le regard bienveillant que les aidant doivent aussi être capables de porter sur eux-mêmes : "On a le droit d’en avoir ras-le-bol, il faut accepter de ne pas être parfait… ".

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