- Céline Chauleur, chef du service Gynécologie-Obstétrique au CHU de Saint-Étienne, a opéré hier sa première patiente avec le robot da Vinci Single Port dernière génération.
- "L'un des objectifs de la médecine actuelle est de donner le meilleur accès à des soins de qualité pour toutes les femmes."
- "Cela change complètement la donne, surtout dans les opérations longues et complexes. Nous opérons mieux, plus précisément, et dans de meilleures conditions", a-t-elle ajouté.
L’événement a mis en avant les avancées remarquables de la chirurgie robotique, en particulier son impact sur la santé des femmes. À l'approche de 2025, cette technique chirurgicale promet de redéfinir la chirurgie gynécologique, la rendant plus précise et moins invasive, avec de réels bénéfices tant pour les patientes que pour les chirurgiens.
La chirurgie mini-invasive, un atout pour les patientes
"Il faut oser parler des cancers gynécologiques. En osant en parler autour d’elles, les femmes pourront avoir des conseils de spécialistes. Elles sauront que dans les centres experts, elles bénéficieront de ces dernières avancées technologiques et que ces robots chirurgicaux existent !", a expliqué Coralie Marjollet. Grâce à la technologie de pointe des robots chirurgicaux, (qui je précise, sont présents dans tous les hôpitaux de l’AP-HP) les patientes bénéficient aujourd’hui d’un suivi optimal et de traitements moins traumatisants. Ce qui permet aux chirurgiens formés d’effectuer des interventions complexes avec des incisions réduites, minimisant ainsi les douleurs post-opératoires et favorisant une convalescence plus rapide.
À titre comparatif, l'endométriose, dont la prise en charge chirurgicale est quasi-similaire à celle d'un cancer gynécologique. "Cette maladie attaque les organes adjacents. Le type de dissection, de gestuelle chirurgicale, est exactement le même (qu'en oncologie) et je dirais même que pour certains endroits c'est encore plus difficile que la chirurgie oncologique parce qu'on se doit de préserver les organes. Alors que dans la stratégie oncologique, nous ne pouvons pas laisser en place l'organe qui est malade. Dans le cas de l'endométriose, l'utérus peut avoir des tâches d'endométrioses ou sur d'autres endroits et nous nous devons de le préserver. L'aide de la chirurgie robotique est alors extrêmement importante pour ce type de pathologie comme pour une autre pathologie bénigne qui est très fréquente comme les fibromes utérins (utérus polymyomateux). Ces fibromes sont des "boules" de muscles bénins qui se développent dans l'utérus et peuvent se localiser avec différentes épaisseurs, différentes tailles (jusqu'à 10 ou 20cm) au sein du myomètre, à l'extérieur de l'organe en ayant une petite attache..." Dans ces conditions le robot se révèle très intéressant : "Grâce à la possibilité de pouvoir contourner l'organe, de faire des gestes très précis, cela nous permet aujourd'hui de retirer de volumineux utérus tout en utilisant de toutes petites incisions."
"La prise en charge chirurgicale d’une pathologie gynécologique doit se faire dans un centre expert équipé des dernières technologies", a rappelé la présidente de l’association IMAGYN. Grâce à cette vision, la chirurgie robotique permet d'intervenir avec une précision exceptionnelle, essentielle dans les cas où il est primordial de préserver les organes adjacents, comme c’est le cas dans l'endométriose ou lors de l’ablation de fibromes utérins.
La robotique au service de la performance chirurgicale
Les bénéfices de la chirurgie robotique ne se limitent pas aux patientes. Le Dr Bentivegna a insisté sur l’utilité de maîtriser ces nouveaux outils : "Nous avons la chance d’utiliser un dispositif ultra performant, mais cela nécessite une formation rigoureuse et codifiée. Nous devons connaître la machine et savoir l’utiliser correctement." Ces robots, capables d’effectuer des gestes d’une grande précision, améliorent significativement la qualité des soins, en particulier pour les interventions longues et complexes.
Sur la question de la réassurance des patientes face à ces technologies innovantes, le Dr Bentivegna se montre, justement rassurante : "Je prends le temps d'expliquer aux patientes les différentes options chirurgicales. En fonction de leur pathologie, nous évaluons ensemble le réel bénéfice de la chirurgie robotique." Ainsi, chaque cas est analysé individuellement, en tenant compte des spécificités de la patiente et de sa pathologie.
Des avantages significatifs pour les chirurgiens
Outre les avantages pour les patientes, la chirurgie robotique offre également un confort non négligeable aux chirurgiens. "L’un des grands bénéfices de la chirurgie robotique est de permettre au praticien d’opérer dans des conditions ergonomiques optimales", a expliqué le Dr Bentivegna. Les chirurgiens peuvent ainsi travailler en position assise, avec une vision 3D haute définition, tout en réduisant la fatigue physique lors des interventions prolongées. "Cela change complètement la donne, surtout dans les opérations longues et complexes. Nous opérons mieux, plus précisément, et dans de meilleures conditions", a-t-elle ajouté.
Cette technologie permet aussi de minimiser les risques de tremblements, augmentant ainsi la précision des gestes chirurgicaux. Pour le Dr Bentivegna, ce confort pour le chirurgien fait partie intégrante de la performance des interventions. "Mieux nous sommes installés, mieux nous opérons. Cela se traduit directement par une qualité de soin supérieure pour nos patientes."
L’avenir de la chirurgie robotique en France
La chirurgie robotique, déjà bien implantée en France, continue d’évoluer. Le dernier modèle développé par la marque Intuitive, le système SP (Single Port), vient d’être implanté pour la première fois au CHU de Saint-Étienne. Ce système permet de réaliser des interventions complexes par une seule incision, ou via un orifice naturel, réduisant encore davantage l’impact sur le corps des patientes.