- La journée nationale des aidants se tient le 6 octobre.
- 3,9 millions de Français aident un proche de 60 ans ou plus à son domicile.
- 47 % de ces proches aidants déclarent au moins une conséquence de l’aide apportée sur leur santé.
Une nouvelle enquête de la Drees s’est penchée sur la santé des personnes qui aident régulièrement un proche en perte d'autonomie.
"Dans un contexte de vieillissement de la population et de souhait de soutenir le maintien à domicile, les besoins d’aide vont connaître une forte augmentation dans les années à venir. Cette aide repose en grande partie sur les proches des personnes en perte d’autonomie et n’est pas sans conséquences sur leur vie", peut-on lire au début du compte-rendu.
Fatigue, trouble du sommeil... De quoi souffrent les aidants ?
Selon l’étude, 3,9 millions de Français aident un proche de 60 ans ou plus à son domicile. 47 % de ces proches aidants décrivent au moins une conséquence de l’aide apportée sur leur santé : 19 % déclarent au moins une conséquence sur leur santé physique (fatigue, trouble du sommeil, problème de dos ou palpitations) et 37 % déclarent au moins une conséquence sur leur santé mentale (fatigue morale, solitude, se sentir dépressif et/ou anxieux).
"Les aidants déclarent plus de conséquences sur leur santé si le lien avec la personne aidée est proche (conjoints ou enfants), si la personne aidée a des troubles cognitifs et s’ils cohabitent avec elle", ajoute la Drees. "Plus de conséquences sont également citées par les aidants qui effectuent des tâches variées auprès du senior et qui ont l’impression de faire des sacrifices, de manquer de temps, de répit et de formation", ajoute-t-elle.
"Enfin, les femmes déclarent plus de conséquences sur leur santé, en particulier les conjointes et, dans une moindre mesure, les filles aidantes", écrit-elle.
Cohabiter avec une personne en perte d’autonomie affecte la santé mentale
La deuxième partie de l'enquête s'est concentrée sur la simple cohabitation. "Les seniors qui cohabitent avec une personne en perte d’autonomie, qu’ils déclarent ou non l’aider, ont deux fois plus de chance de se déclarer en mauvaise ou en très mauvaise santé que les autres seniors (24 % contre 12 %)", révèlent les auteurs.
Ils ont également des scores de santé mentale nettement inférieurs à ceux des autres seniors et ils consomment davantage de médicaments psychotropes. "Ainsi, 35 % des seniors qui cohabitent avec une personne en perte d’autonomie sont en état de détresse psychologique, et 39 % d’entre eux ont consommé au moins une fois un médicament anxiolytique ou antidépresseur dans l’année", indique le nouveau rapport.
"Ces résultats suggèrent qu’avoir un proche en perte d’autonomie pourrait non seulement affecter la santé des aidants, mais aussi celle de tous ceux qui vivent avec elle, quand bien même ils ne déclarent pas lui apporter d’aide", conclut le document.