Concernant le cancer du sein, les dernières années ont été marquées par des progrès importants dans la prise en charge des patientes en situation localement avancée et métastatique.
Cancer du sein et immunothérapie : quels progrès ?
La première avancée concerne l’immunothérapie, actuellement représentée par l’utilisation d’inhibiteurs de points de contrôle (check-point inhibitors) en combinaison avec la chimiothérapie.
"Ces traitements permettent le « réveil » du système immunitaire qui peut alors attaquer la maladie tumorale et potentialiser l’effet de la chimiothérapie", explique le Pr Luis Teixeira (Hôpital Saint-Louis AP-HP).
En effet, dans le cadre du cancer du sein dit triple négatif, l’addition du pembrolizumab à de la chimiothérapie classique a pu montrer :
- une augmentation de l’efficacité des traitements en situation néoadjuvante, avec une progression du taux de réponse complète histologique, une diminution des récidives et une majoration de la survie globale ;
- en situation métastatique, une amélioration de la survie globale pour les patientes éligibles à ces traitements.
"Des résultats d’études récentes semblent aussi confirmer l’intérêt de l’immunothérapie en situation néoadjuvante dans certains cancers hormonodépendants", complète Luis Teixeira.
Cancer du sein et anticorps : quelles évolutions ?
La seconde avancée est l’avènement des anticorps conjugués dans l’arsenal thérapeutique. "Les anticorps dits conjugués sont des anticorps monoclonaux auxquels on a lié des molécules de chimiothérapie", indique Luis Teixeira. "Ces traitements permettent une augmentation de l’index thérapeutique en permettant un meilleur ciblage des cellules à éliminer et un traitement cytotoxique* délivré dans les cellules cibles", ajoute-t-il.
Les dernières études étendent les indications de ces anticorps conjugués qui font mieux que la chimiothérapie, y compris dans des cancers du sein hormonodépendants lorsque l’hormonothérapie ne fonctionne plus.
"Les recherches en cours visent à combiner les anticorps conjugués à l’immunothérapie afin d’améliorer encore le pronostic des patientes", complète Luis Teixeira. "Enfin, ces anticorps conjugués sont testés en situation néoadjuvante* avec de réelles chances de modification des pratiques", termine-t-il.
Cancer du sein : quel est le taux de survie en France ?
L’âge médian au diagnostic de cancer du sein est de 64 ans en France, et le taux de survie nette standardisée à 5 ans des femmes diagnostiquées entre 2010 et 2015 est de 88 %.
En 2017, la prévalence du cancer du sein a été estimée à 913.089 personnes.
* Les cytotoxiques ont pour but d'enrayer ou de ralentir l'évolution de la prolifération des cellules tumorales.
* Traitement qui précède un traitement principal.