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Pleurs

Sommeil des bébés : 6 parents sur 10 pensent qu’il faut les laisser pleurer dans le lit

Par Sophie Raffin

Un nouveau sondage révèle qu’il y a encore de nombreuses croyances et idées reçues sur le sommeil des bébés.

FamVeld/istock
MOTS-CLÉS :
62% des parents estiment qu’il faut parfois laisser pleurer les bébés dans leur lit pour qu’ils apprennent à dormir seul.
Une personne sur 5 pense qu’un enfant non-allaité dort mieux.
Un sondé sur 4 pense que si l’on supprime la sieste, l’enfant réalisera des nuits complètes.

ll n’est pas rare que les jeunes parents, et même les plus aguerris, se sentent désemparés par les pleurs de leur bébé, surtout la nuit. Et il n’est pas rare qu’ils reçoivent des conseils ou astuces de leurs proches et des professionnels de santé. Et au final, les Français sont assez divisés sur la gestion des pleurs et du sommeil des tout-petits comme le révèle un sondage de Livi et de l’Institut Opinéa, publié ce 4 octobre.

Coucher du bébé : un moment désagréable pour un tiers des parents

Pour commencer une bonne nouvelle tirée de ce sondage centré sur 1.012 adultes français ayant au moins 1 enfant : 9 parents sur 10 assurent que leur petit à une bonne qualité de sommeil et qu’il fait ses nuits. Et le coucher est d’ailleurs un moment agréable de la journée pour de nombreux parents (62 %). Plus de 7 sondés sur 10 ont mis en place des rituels avec leur enfant pour faciliter le coucher. Plus précisément, le taux est de 81 % chez les mères et 74 % chez les pères.

Par contre, 32 % des personnes interrogées reconnaissent que le coucher est un moment désagréable ou l'associent à une émotion négative (angoisse, nervosité, impatience, peur). Parmi les difficultés rencontrées, la question de la gestion des pleurs. 62 % des parents interrogés estiment qu’il faut parfois les laisser pleurer dans leur lit pour qu’ils apprennent à dormir seul. Toutefois, il y a une différence marquée entre les papas et les mamans (68 % vs 55 %).

"Le débat sur la pratique de laisser pleurer un bébé au moment de l'endormissement est complexe et suscite diverses perspectives. Plusieurs études et experts en psychologie de l'enfant ont exprimé des avis divergents concernant les effets de cette méthode sur le développement de l'enfant, et mettent en garde contre le fait de laisser un bébé pleurer seul dans sa chambre, surtout pendant la phase de sommeil agité qui suit l’endormissement. Il existe différentes alternatives pour soutenir le sommeil de l’enfant sans recourir au laisser pleurer", explique Docteur Sharmine Grimonprez, médecin généraliste chez Livi. Elle a ajouté ensuite : "On peut également souligner l’importance de la sécurité émotionnelle du nourrisson pour son développement neuro-cognitif. En cas de doute ou si les parents se sentent démunis face au sommeil agité de leur enfant, qu’ils n’hésitent pas à consulter et à demander à être accompagnés, pour le bien-être de tous."

Sommeil : le laisser pleurer divise les générations

Le laisser pleurer n’est heureusement pas la seule méthode pour que les bébés tombent dans les bras de Morphée. Certains experts mettent en avant les bénéfices de l’emmaillotage. C’est-à-dire le fait d’envelopper un bébé dans une couverture pour limiter ses mouvements afin de lui rappeler la vie dans le ventre de sa mère et d’apaiser ses pleurs. Il y a sur ce point un fossé générationnel. La technique séduit 64,9 % des parents de 18 à 35 ans contre seulement 35 % chez les plus de 45 ans.

Un autre sujet ou un écart lié à l’âge est visible : un sondé sur 4 pense que si l’on supprime la sieste, l’enfant réalisera des nuits complètes. Mais parmi les répondants, 37 % ont entre 18 et 35 ans et 32 % sont des papas.

"La relation entre les siestes diurnes et la qualité du sommeil nocturne chez les enfants dépend de plusieurs facteurs, notamment l'âge de l'enfant, ses habitudes de sommeil et son niveau de fatigue. Pour les tout-petits et jeunes enfants, les siestes sont essentielles à leur développement et leur bien-être. En général, les enfants qui manquent de sommeil pendant la journée peuvent devenir trop fatigués, ce qui peut paradoxalement perturber leur sommeil nocturne. Pour les enfants plus âgés (généralement après 5 ans), la nécessité de faire une sieste diminue progressivement", explique la généraliste. "Globalement, le rôle des siestes évolue avec l'âge de l'enfant, et il est important d'adapter la durée et la fréquence des siestes en fonction des besoins spécifiques de chaque enfant."

19 % des parents pensent qu’un enfant non-allaité dort mieux

L’alimentation nourrit également des idées reçues sur le sommeil. Près d’un parent sur cinq (19 %) estime qu’un bébé non-allaité dort mieux qu’un enfant allaité. Étonnamment, cette opinion est davantage partagée par les parents les plus jeunes (28 %) et les pères (22 %).

"Le sommeil d'un nourrisson est influencé par de nombreux facteurs, et non uniquement par la méthode d'alimentation. Les cycles de sommeil des nourrissons, qu'ils soient allaités ou non, sont physiologiquement courts, en particulier au cours des premiers mois de vie. Le rythme circadien, qui régule les périodes de veille et de sommeil, n'est pas encore pleinement développé chez les très jeunes bébés. Par conséquent, leur sommeil est naturellement fractionné, qu’ils soient nourris au sein ou au biberon. De plus, des études soulignent que les bébés allaités, bien qu'ils se réveillent plus fréquemment pour se nourrir, ne présentent pas nécessairement un sommeil de moins bonne qualité. En réalité, l'allaitement a des avantages pour la régulation émotionnelle et la proximité entre la mère et l'enfant, ce qui peut apaiser le bébé et contribuer à son bien-être global, y compris pendant le sommeil", explique la Dr Sharmine Grimonprez