Quelle est la position optimale des électrodes de défibrillation chez les patients présentant un arrêt cardiaque en dehors de l’hôpital ? C’est la question que se sont posés des chercheurs de l'Oregon Health & Science University. Pour y répondre, ces derniers ont réalisé une étude au cours de laquelle ils ont examiné les données du Portland Cardiac Arrest Epidemiologic Registry, qui a enregistré de manière exhaustive la position de placement des électrodes de défibrillation du 1er juillet 2019 au 30 juin 2023.
Défibrillateur : 2 fois plus de chances de rétablir la circulation sanguine avec la "position antéro-postérieure"
À l’issue de cette analyse, l’équipe a identifié 255 personnes ayant subi un arrêt cardiaque qui a été pris en charge avec un défibrillateur, dont les deux électrodes étaient placées soit à l'avant et sur le côté, soit à l'avant et à l'arrière. Ensuite, ils se sont concentrés sur le retour de la circulation spontanée à tout moment avec des résultats secondaires de pouls présents à l'arrivée aux urgences, de survie lors de l’hospitalisation, de survie fonctionnelle à la sortie de l’établissement de santé.
D’après les résultats, publiés dans la revue JAMA Network Open, le fait de placer les électrodes en "position antéro-postérieure (AP)", c’est-à-dire une électrode sur le devant de la poitrine et une sur le dos, avait 2,64 fois plus de chances de rétablir une circulation sanguine spontanée, par rapport à la "position antéro-latérale (AL) traditionnelle", à savoir le fait de placer les électrodes sur le devant et sur le côté de la personne. En revanche, il n’y avait pas de grande différence pour les résultats secondaires.
Arrêt cardiaque : "le plus important est de délivrer le courant électrique le plus rapidement possible"
"L'essentiel est que l'énergie passe d'une électrode à l'autre en passant par le cœur. Placer les électrodes à l'avant et à l'arrière peut effectivement 'prendre en sandwich' le cœur, ce qui augmente la possibilité que le courant électrique soit délivré de manière plus complète à l'organe. Cependant, cela n'est pas facilement possible dans de nombreux cas. Par exemple, le patient peut être en surpoids ou positionné de telle manière qu'il ne peut pas être facilement déplacé. Si les intervenants médicaux d'urgence peuvent souvent le faire, le grand public peut ne pas être en mesure de déplacer une personne. Le plus important est de délivrer le courant électrique le plus rapidement possible", a expliqué Mohamud Daya, auteur principal des recherches.
Bien que ces travaux soient observationnels et non un essai clinique définitif, les chercheurs indiquent que désormais les professionnels de santé savent qu'il est bénéfique de placer les électrodes à l'avant et à l'arrière plutôt qu'à l'avant et sur le côté.