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Composé chimique

Tuberculose : cette plante africaine pourrait aider à lutter contre la maladie

Par Sophie Raffin

Un composé chimique, retrouvé dans une plante originaire d’Afrique du sud et de l’ouest, pourrait être efficace contre la tuberculose, selon une nouvelle étude.

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Un composé trouvé dans l'absinthe africaine pourrait être efficace contre la tuberculose, selon une nouvelle étude.
Appelé O-méthylflavone, il peut tuer les mycobactéries responsables de la tuberculose à la fois dans leur état actif et dans leur état inactif.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer les résultats.

L'Artemisia afra, aussi appelée absinthe africaine, fait partie de la pharmacologie de la médecine traditionnelle depuis des milliers d’années. Les scientifiques de l’université d'État de Pennsylvanie viennent de découvrir qu’elle contient un composé chimique pouvant aider à lutter contre la tuberculose.

Leur découverte sera présentée dans l'édition d'octobre du Journal of Ethnopharmacology.

Tuberculose : un composé tuant les bactéries “actives” et “inactives”

Pour vérifier l'intérêt de l’absinthe africaine dans la lutte contre la tuberculose, les scientifiques ont pris un extrait brut de la plante et l’ont séparé en "fractions" – c'est-à-dire des profils chimiques plus simples. Chacun d’entre eux a été mis en contact avec la bactérie Mycobacterium tuberculosis, responsable de la tuberculose.

"Nous avons également utilisé l’apprentissage automatique pour modéliser la corrélation entre les changements de chimie et les changements d’activité que nous avons observés", précise le co-auteur Joshua Kellogg dans un communiqué. "Cela nous a permis de nous concentrer sur deux fractions qui étaient vraiment actives." Ces tests supplémentaires ont permis à l’équipe de découvrir que le composé appelé O-méthylflavone tue efficacement les bactéries de la tuberculose dans leurs états actifs et inactifs. Ce qui, selon les chercheurs, est rare dans les traitements actuellement disponibles contre la maladie.

"Il existe une forme bactérienne microbienne « normale », dans laquelle elle se réplique et se développe, mais lorsqu’elle est stressée – lorsque des médicaments ou le système immunitaire l’attaquent – ​​elle entre dans un état de pseudo-hibernation, où elle arrête une grande partie de ses processus cellulaires jusqu’à ce qu’elle perçoive que la menace est passée", ajoute Joshua Kellogg. "Cela rend très difficile l’élimination de ces cellules en hibernation, c’est pourquoi nous étions vraiment désireux d’étudier de nouveaux produits chimiques ou molécules potentiels capables d’attaquer cet état d’hibernation."

Tuberculose : une voie vers de nouveaux traitements

Des tests supplémentaires menés sur un modèle de cellules humaines ont par ailleurs montré que l’O-méthylflavone présentait une toxicité minimale. Ainsi, pour les chercheurs, leur découverte ouvre la voie à de nouveaux traitements contre la tuberculose.

"Bien que la puissance de ce composé soit trop faible pour être utilisée directement comme traitement anti-tuberculose, il pourrait néanmoins servir de base à la conception de médicaments plus puissants, explique Joshua Kellogg. De plus, il semble y avoir d’autres produits chimiques similaires dans l’absinthe africaine qui pourraient également avoir le même type de propriétés."