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Tocophobie

La peur de l’accouchement est liée à une durée plus courte d’allaitement

Par Sophie Raffin

Les femmes qui ont peur de l’accouchement, ont tendance à allaiter leur bébé moins longtemps que les autres, selon une nouvelle étude.

Djordje Krstic/istock
Une étude finlandaise révèle que les femmes qui ont peur d'accoucher, ont tendance à allaiter moins longtemps.
Ce lien était observé quelque soit le type d'accouchement qui avait eu lieu.
Pour les chercheurs, il faudrait offrir un soutien ciblé aux mères présentant des facteurs de risques, afin de favoriser l'allaitement.

Si les futures mamans sont entourées par des professionnels de la santé et de la grossesse, l’accouchement reste une source de craintes et d’anxiété. Cette peur, qui prend le nom de tocophobie pour les formes les plus graves - semble avoir un impact au-delà de la naissance du bébé.

Les chercheurs de l’université d’University of Eastern Finland ont découvert que la peur de l’accouchement est liée à une durée d’allaitement plus courte.

Accouchement : les femmes qui ont peur, allaitent moins longtemps

Pour cette étude présentée dans la revue Breastfeeding Medicine, l'équipe a analysé les dossiers de 2.521 femmes qui avaient accouché à l'hôpital universitaire de Kuopio (Finlande) entre 2013 et 2014. Ces mères avaient répondu à des questionnaires sur leur santé, leur maternité et leur bien-être pendant la grossesse ainsi qu'à ce que leur bébé ait un an.

L’analyse des données montre que 98 % des participantes finlandaises avaient commencé à allaiter au cours de la première semaine de leur enfant. Trois mamans sur quatre avaient donné le sein pendant au moins six mois. Les chercheurs ont, par ailleurs, observé un lien, jamais repéré jusqu’à maintenant.

"Chez les mères qui craignaient l'accouchement, la durée de l'allaitement, que ce soit exclusivement avec leur propre lait ou complété avec du lait maternisé, était trois fois plus susceptible d'être plus courte que recommandée", explique Maija Vasanen, première auteure de l'étude, dans un communiqué. Cette association était significative indépendamment du type d'accouchement (naturel ou césarienne).

Allaitement : un soutien en fonction des facteurs de risque

Pendant leurs travaux, les scientifiques ont également découvert que la grossesse gémellaire, le surpoids et l'obésité maternelle, l'hypertension artérielle et le tabagisme étaient aussi associés à une durée plus courte de l'allaitement. D’autres facteurs pouvaient jouer aussi : si la mère est jeune, s’il s’agit d’une première naissance, la monoparentalité ou encore un niveau d'éducation plus faible.

Compte tenu des bienfaits de l’allaitement aussi bien pour le bébé que la maman, les chercheurs estiment qu’il faudrait offrir un soutien ciblé aux mères ayant des facteurs de risque connus. "À l'avenir, les conseils sur l'allaitement donnés par les professionnels de la santé devraient également cibler les mères qui ont peur de l'accouchement, ainsi que d'autres groupes qui peuvent avoir du mal à initier l'allaitement", ajoute la professeure Leea Keski-Nisula, auteure principale de l'étude.