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L’activité physique aide à avoir de bonnes idées pendant plus de deux semaines

Par Sophie Raffin

Des chercheurs ont mis en évidence que les habitudes quotidiennes comme l’activité physique ou le sommeil peuvent impacter l’activité du cerveau jusqu’à 15 jours.

Dalin Ou/istock
Des chercheurs ont suivi l'impact de la vie quotidienne (activité sportive, sommeil, humeur...) sur le cerveau et son fonctionnement en suivant une volontaire tous les jours pendant 5 mois.
Les données recueillies ont montré que l'activité physique et le manque de sommeil pouvaient avoir un effet sur le cerveau pendant plus de deux semaines.
Des changements d’humeur ou de rythme cardiaque, même légers, peuvent avoir aussi un effet sur l'activité cérébrale.

Vous bloquez sur un problème ou un dossier ? Allez faire un footing ! Une nouvelle étude, menée par les universités d'Aalto et d’Oulu, montre que l’activité physique, mais aussi le sommeil ou l’humeur, peuvent avoir des effets sur le cerveau et la cognition pendant plus de 15 jours.

Les résultats ont été publiés dans la revue PLOS Biology le 8 octobre 2024.

Cerveau et vie quotidienne : deux types de réponses identifiés

Pour mieux comprendre l’impact de la vie quotidienne sur le cerveau, les chercheurs finlandais ont suivi quotidiennement l'activité cérébrale et comportementale d’une femme de 33 ans durant cinq mois. Des scanners cérébraux bihebdomadaires ont été réalisés et les données provenant des appareils portables de la volontaire ont été analysées. Cette participante unique n’était nul autre que la responsable de la recherche : Ana Triana.

"Son rôle unique d’auteure principale et de participante à l’étude a ajouté de la complexité, mais a également apporté des informations de première main sur la meilleure façon de maintenir l’intégrité de la recherche sur plusieurs mois de collecte de données personnalisées", assurent les auteurs dans leur communiqué.

Les résultats obtenus ont entre autres mis en évidence que le cerveau ne réagit pas à la vie quotidienne par à-coups immédiats et isolés. Il a, en fait, deux modèles de réponse : une vague à court terme d’une durée de moins de sept jours et une autre à long terme pouvant aller jusqu’à quinze jours.

"La première reflète des adaptations rapides, comme la manière dont la concentration est affectée par un manque de sommeil, mais elle se rétablit rapidement. La vague longue suggère des effets plus progressifs et durables, en particulier dans les domaines liés à l’attention et à la mémoire", écrivent les scientifiques.

L’activité physique booste la réflexion jusqu’à 15 jours

Plus précisément, il a été constaté que l’activité physique influence positivement la façon dont les régions du cerveau interagissent, favorisant la mémorisation et la flexibilité cognitive (réflexion). Le manque de sommeil impacte pour sa part négativement le cerveau. "Cela suggère qu’une séance d’entraînement ou une nuit agitée de la semaine dernière pourrait encore affecter votre cerveau – et donc votre attention, votre cognition et votre mémoire – pendant une bonne partie de la semaine prochaine", expliquent les auteurs.

Les changements d’humeur ou de rythme cardiaque, même subtils, ont aussi un effet sur le fonctionnement cérébral. Il peut durer jusqu’à 15 jours.

De plus, un lien étroit entre la variabilité du rythme cardiaque et la connectivité cérébrale, en particulier au repos, a aussi été observé. Ce qui conduit l'équipe à conclure que les effets d'un état relaxé - obtenu par exemple par le biais des techniques de gestion du stress - pourraient façonner le câblage du cerveau même lorsque lorsque la personne ne se concentre pas activement sur une tâche.

"Relier l’activité cérébrale aux données physiologiques et environnementales pourrait révolutionner les soins de santé personnalisés, ouvrant la voie à des interventions plus précoces et à de meilleurs résultats", conclut Ana Triana.