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Anxiété

Comment les psychédéliques peuvent soulager les patients en fin de vie

Les médicaments à base de psychédéliques s'avèrent efficaces pour réduire l’anxiété, la douleur ou encore la peur de la mort chez les patients en soins palliatifs, d’après les recherches existantes sur le sujet.

Comment les psychédéliques peuvent soulager les patients en fin de vie Pornpak Khunatorn / istock




L'ESSENTIEL
  • Depuis quelques années se multiplient les recherches sur les substances psychédéliques (LSD, psilocybine...) administrées en soins palliatifs pour traiter les symptômes des patients en fin de vie.
  • Avec des résultats prometteurs : les psychédéliques réduisent non seulement la douleur physique, mais aussi les troubles du sommeil, la dépression et la peur de la mort. Sans compter qu’ils semblent renforcer les liens sociaux et améliorer l’acceptation de la maladie.
  • L’une des clés réside dans l’approche du soin. "Contrairement aux traitements conventionnels, les soins palliatifs avec des psychédéliques exigent la présence constante du médecin ou d’un thérapeute, un accompagnement étroit et personnalisé du patient."

Depuis quelques années, les soins palliatifs s'intéressent de près aux substances psychédéliques pour aider les patients à mieux vivre les derniers instants de leur maladie. Et les études sur le sujet sont de plus en plus probantes, selon un récent article publié dans la revue Medscape. A l’origine de cet intérêt croissant, le Dr Roland Griffiths, un psychopharmacologue américain qui a consacré une grande partie de sa carrière à étudier les effets des psychédéliques sur les symptômes dépressifs liés au cancer.

La psilocybine ou le LSD pour réduire l’anxiété liée à la mort

En 2016, Griffiths et son équipe de l'Université Johns Hopkins (Etats-Unis) ont notamment démontré l'efficacité de la psilocybine, un composé actif des champignons hallucinogènes, pour réduire l'anxiété liée à la mort chez un groupe de 51 patients atteints d'un cancer en phase terminale. Cinq ans plus tard, diagnostiqué lui-même d'un cancer du côlon avancé, le Dr Griffiths s’est retrouvé dans la position de ses propres patients, confronté à la peur de la mort. Dans une interview donnée peu avant sa disparition en 2023, il a partagé son expérience d'une séance sous LSD qui aurait, selon lui, modifié sa perception de la maladie, en améliorant son humeur, sa qualité de vie et son sentiment de paix intérieure.

Depuis cette découverte, les recherches sur les psychédéliques administrés en soins palliatifs se multiplient. En 2022, une méta-analyse a compilé 20 études sur l’utilisation du LSD et de la psilocybine, entre autres, pour traiter les symptômes des patients en fin de vie. Avec des résultats prometteurs : les substances psychédéliques réduisent non seulement la douleur physique, mais aussi les troubles du sommeil, la dépression et la peur de la mort. Sans compter qu’ils semblent renforcer les liens sociaux et améliorer l’acceptation de la maladie.

Et, si 55 % des études mentionnent des effets secondaires légers à modérés tels que des nausées ou de la fatigue, les résultats montrent que, lorsqu'ils sont bien encadrés, les psychédéliques peuvent être judicieux pour améliorer la qualité de vie des patients.

La nécessité d’un suivi thérapeutique en cas de prise de psychédéliques

L’une des clés du succès de ces thérapies réside dans l’approche du soin. "Contrairement aux traitements conventionnels, les soins palliatifs avec des psychédéliques exigent la présence constante du médecin ou d’un thérapeute, un accompagnement étroit et personnalisé du patient", précise l’article. Au programme, des séances de plusieurs heures, avec un suivi fréquent et un contact régulier entre les séances. En clair, la prise en charge ne doit pas être seulement technique, elle doit aussi avoir une "pâte humaine".

Certains centres de santé, comme l’Institut du Cancer de São Paulo (Brésil), ont déjà commencé à intégrer des psychédéliques comme la kétamine dans leurs protocoles. La reconnaissance de ces substances par les autorités sanitaires, bien qu’encore limitée, pourrait ouvrir la voie à un usage plus large et plus systématique dans les soins palliatifs.

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