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Alimentation

Les amateurs de sucre sont plus à risque de maladies

Par Stanislas Deve

Les personnes avec un goût prononcé pour les aliments sucrés ont plus tendance à souffrir de dépression, de diabète ou encore de maladies cardiovasculaires, d'après une étude menée sur 180.000 volontaires.

Rostislav_Sedlacek / istock
Une nouvelle étude révèle que les personnes ayant une forte préférence pour les aliments sucrés courent un risque accru de dépression, de diabète et de maladies cardiovasculaires.
En comparant les données biologiques de 180.000 participants, les chercheurs ont identifié trois profils alimentaires : ceux qui sont conscients de leur santé et suivent un régime sain, les omnivores et les amateurs de sucré.
Ces derniers avaient 31 % de risque supplémentaire de développer une dépression. Ils présentaient également des marqueurs d’inflammation élevés et des taux de glucose anormaux, signes avant-coureurs de maladies cardiaques et diabétiques.

Notre penchant pour les aliments sucrés peut avoir de lourdes conséquences sur notre santé physique et mentale. C’est, en substance, la conclusion d’une nouvelle étude menée par l'Université de Surrey, au Royaume-Uni : les personnes faisant la part belle aux aliments sucrés dans leur régime seraient davantage exposées à des risques accrus de dépression, de diabète ou encore d'accidents vasculaires cérébraux.

Régime alimentaire sain... ou sucré ?

Pour parvenir à cette conclusion, publiée dans le Journal of Translational Medicine, les chercheurs se sont appuyés sur les données de 180.000 personnes issues de la Biobank britannique. En utilisant l’intelligence artificielle, ils ont regroupé les participants selon leurs préférences alimentaires : ceux conscients de leur santé, qui privilégient les fruits et légumes et ne mangent que peu d'aliments sucrés ; les omnivores, qui consomment une large variété d’aliments (viande, poisson, légumes, desserts...) ; les amateurs de sucre, qui favorisent les friandises et les boissons sucrées tout en négligeant les options plus saines.

L’équipe de scientifiques a ensuite comparé près de 3.000 protéines et une centaine de métabolites présents dans les échantillons de sang des volontaires, afin de comprendre les différences biologiques entre ces trois groupes alimentaires. Pour rappel, "les protéines sont les chevaux de bataille du corps, de la lutte contre les infections aux contractions musculaires et à la réflexion", selon un communiqué. Les métabolites, eux, sont de petites molécules produites lors de la digestion et autres processus chimiques, qui "peuvent en révéler beaucoup sur le bon fonctionnement de notre organisme".

Sucre : plus de dépression, de diabète et de maladies cardiaques

Les résultats ont été sans appel : les amateurs de denrées sucrées ont des indicateurs de santé – physique et mentale – bien plus alarmants que les autres. "Nous avons constaté que le groupe féru de sucre avait 31 % de risque supplémentaire de développer une dépression", affirment les chercheurs. Sans compter qu’il affichait des taux plus élevés de diabète et de maladies cardiovasculaires par rapport aux deux autres groupes. Dans le détail, les analyses sanguines des amateurs de sucre ont montré des niveaux plus élevés de protéines réactives C, un marqueur d’inflammation, ainsi que des taux de glucose et des profils lipidiques anormaux, signes avant-coureurs de maladies cardiaques et diabétiques.

A l’inverse, les personnes plus conscientes de leur alimentation, avec un apport plus élevé de fibres, présentaient un risque réduit de maladies cardiaques, d'insuffisance rénale chronique et d'accidents vasculaires cérébraux. Le groupe omnivore, lui, avait des risques de santé modérés.

Alors que, selon la British Nutrition Foundation, 9 à 12,5 % des calories consommées par un adulte au Royaume-Uni proviennent des sucres ajoutés, cette étude rappelle l'importance de revoir nos habitudes alimentaires pour préserver notre santé à long terme. "Nous devons encourager la réflexion avant de manger", estiment les chercheurs.