Ce jeudi 10 octobre 2024 est la journée mondiale de la santé mentale. Et l’une des recommandations qui pourrait être donnée pour l’améliorer, serait : attention au temps d’écran des enfants. Cette activité n’impacte pas uniquement leur développement présent, elle peut aussi toucher leur psychisme futur.
En effet, les préadolescents qui passent le plus de temps sur les écrans, ont davantage de risque de présenter des symptômes de dépression et d’anxiété en grandissant, selon des travaux de l’université de Californie - San Francisco.
Dépression : un lien avec le temps d’écran chez les préados
Les chercheurs ont suivi pendant deux ans plus de 9.500 enfants âgés entre 9 et 10 ans au début de l’étude. Ils relevaient entre autres le temps qu’ils passaient sur les écrans par jour en semaine et le week-end, les appareils utilisés et leurs activités. Le comportement et la santé mentale des jeunes participants étaient aussi évalués par le biais de questionnaires.
L’analyse des données a montré que ces préadolescents regardaient des écrans pour des raisons non-éducatives 5h30 par jour en moyenne. Elle a également révélé que ceux qui passaient le plus de temps avaient un risque accru de présenter des symptômes dépressifs. Dans une moindre mesure, il y avait aussi un lien avec l’anxiété, des signes somatiques et un déficit d'attention ou d’hyperactivité. Les activités les plus fortement associées aux symptômes dépressifs étaient le chat vidéo, les textos, le visionnage de vidéos et les jeux vidéo.
"L'utilisation de l'écran peut remplacer le temps passé à faire de l'activité physique, du sommeil, de la socialisation en personne et d'autres comportements qui réduisent la dépression et l'anxiété", explique Jason Nagata, auteur principal de cette étude parue dans la revue BMC Public Health.
Temps d’écran et dépression : des effets différents selon l’origine de l’enfant
Les scientifiques ont, par ailleurs, remarqué que l’impact de l'usage des appareils mobiles variait selon l’origine des enfants. Ainsi, les préadolescents caucasiens affichaient une association significative plus forte entre le temps d’écran et les symptômes de dépression, d’anxiété, d’hyperactivité ou d’un trouble de l’attention par rapport aux jeunes d’origine africaine ou asiatique. En revanche, il n’y avait pas de différence en fonction du sexe.
"Pour les adolescents des minorités, les écrans et les médias sociaux peuvent jouer un rôle différent, servant de plates-formes importantes pour se connecter avec des pairs qui partagent des antécédents et des expériences similaires", avance le professeur Nagata dans son communiqué. "Au lieu de réduire leurs relations, la technologie peut les aider à étendre leurs réseaux de soutien au-delà de ce qui est accessible dans leur environnement immédiat."