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Maladies de l'hiver

Pénurie de médicaments : le plan hivernal est lancé

Par Sophie Raffin

Pour la deuxième année consécutive, les autorités sanitaires françaises activent un plan hivernal afin d’anticiper et de surveiller les pénuries de médicaments majeurs de l’hiver.

Mykola Sosiukin/istock
Pour la deuxième année consécutive, un plan hivernal afin d’anticiper, suivre et gérer les éventuelles pénuries touchant des médicaments majeurs de l’hiver a été mis en place.
Il vise à sécuriser la couverture des besoins en produits de santé et à offrir un accès équitable à ces médicaments pour tous les patients pendant l'hiver.
En raison des fortes tensions observées depuis l’automne 2023, deux antibiotiques de la famille des macrolides ont été ajoutés cette année.

Les pénuries de traitements essentiels pour les patients sont de plus en plus fréquentes. Selon un récent bilan de l’ANSM, près de 5.000 signalements de ruptures de stocks ou de risques de ruptures ont été enregistrés en 2023. Cela représente un tiers de plus qu’en 2022 et 6 fois plus qu’en 2018. Pour prévenir ce problème récurrent, l’Agence Nationale de sécurité des médicaments a annoncé l’activation de son plan hivernal 2024-2025 ce 10 octobre 2024.

Lutte contre les pénuries des médicaments : deux antibiotiques ajoutés

Le plan hivernal de lutte contre les pénuries des médicaments de l’hiver 2024-2025 prévoit une surveillance des traitements majeurs des pathologies hivernales. C’est-à-dire des antibiotiques, des médicaments contre la fièvre, des corticoïdes et des médicaments contre l’asthme.

Il a été renforcé avec “les enseignements tirés de la saison précédente” et “les axes d’amélioration identifiés avec les associations de patients, les représentants des professionnels de santé et les acteurs de la chaîne d’approvisionnement”, assure l’ANSM dans son communiqué.

Ainsi, la liste des molécules surveillées intègre deux antibiotiques de la famille des macrolides en raison des fortes tensions observées depuis l’automne 2023. Il s’agit de l’azithromycine buvable (40 mg/ml) et de la clarithromycine buvable (25 mg/ml et 50 mg/ml).

À l’inverse, le paracétamol en forme orale sèche (250 mg et 500 mg) et la prednisone (5 et 20 mg) ont été retirés, car les provisions demeurent stables.

“Au total, cette liste intègre 13 molécules qui font l’objet d’une surveillance renforcée. Elle inclut des antibiotiques (amoxicilline, amoxicilline/acide clavulanique, azithromycine et clarithromycine), des médicaments contre la fièvre (paracétamol), des corticoïdes (prednisolone) et des médicaments indiqués pour le traitement de l’asthme (fluticasone et salbutamol). Il s’agit principalement de formes pédiatriques, qui sont les plus susceptibles de faire l’objet de tensions”, précise l’organisme.

Coqueluche : des mesures pour améliorer l’accès au clarithromycine

Pendant la mise en place du plan, l’ANSM publiera chaque semaine les indicateurs de pilotage qui évaluent la disponibilité des traitements essentiels pour combattre les virus de l’hiver. Pour son premier rapport de la saison, l’organisme remarque que la disponibilité et la répartition des médicaments pédiatriques à base d’amoxicilline et d’amoxicilline/acide clavulanique "s’est nettement améliorée" par rapport à l’année dernière.

En revanche, les autorités sanitaires précisent que des "tensions d’approvisionnement actuelles en clarithromycine liées au contexte d’épidémie de coqueluche" ont été enregistrées. Ainsi, il a été demandé aux laboratoires concernés de "privilégier l’approvisionnement des pharmacies par les grossistes-répartiteurs afin d’assurer une répartition équitable des boîtes disponibles".

Concernant les autres médicaments, la couverture des besoins est "à ce jour globalement assurée".