- “30 % des Français déclarent être mal informés sur les risques de la pollution et de son impact sur la santé respiratoire, soit près d’1 Français sur 3”, avance la Fondation du Souffle.
- Les principaux polluants intérieurs sont les moisissures sur les murs, les produits ménagers, les poussières de matériaux de bricolage (peinture, enduit, etc), poussières excessives avec risque d’acariens, ou encore les aérosols parfumés et les bougies parfumées.
- À l’extérieur, ce sont surtout les particules fines, les polluants agricoles et les produits chimiques qui polluent l’air que nous respirons.
“30 % des Français déclarent être mal informés sur les risques de la pollution et de son impact sur la santé respiratoire, soit près d’1 Français sur 3”, avance la Fondation du Souffle à l’occasion de la journée nationale de la Qualité de l’air concernant l’impact de l’environnement. Plus précisément, ce sont les plus jeunes qui déclarent être le moins bien informés, avec 42 % des 25-34 ans. “Il est possible que les plus jeunes soient plus orientés et préoccupés par l’impact de l’environnement sur le climat ou la biodiversité que sur celui de la santé respiratoire. Et que chez les personnes plus âgées, la sensibilité aux effets sanitaires de l’environnement soit plus développée, avec l’incidence des maladies respiratoires chroniques”, suppose le Pr Bruno Crestani, président de la Fondation du Souffle.
Qualité de l’air intérieur : un tiers des Français n’aère toujours pas quotidiennement
“Nous passons plus de 80 % de notre temps dans des locaux. La qualité de l’air dans des locaux de travail (école, bureau) ou à domicile est donc essentielle, rappelle d’emblée le pneumologue Pr Bruno Housset. Améliorer la qualité de l'air intérieur, poursuit-il, c'est en assurer le renouvellement soit simplement par une ouverture des fenêtres (geste simple mais essentiel et manifestement insuffisamment réalisé) soit par la présence d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) qui doit être correctement installée et entretenue.” Des recommandations somme toute classiques, et pourtant, 29 % des Français déclarent aérer leur logement moins d’une fois par jour. Un chiffre qui monte à 34 % chez les plus jeunes !
Maison, travail… comment les intérieurs impactent-ils notre santé respiratoire ?
Les sources de polluants intérieurs sont pourtant très nombreux : moisissures sur les murs, produits ménagers, bougies parfumées, poussières de matériaux de bricolage (peinture, enduit, etc), poussières excessives avec risque d’acariens, encens, huiles essentielles, aérosols parfumés, etc. “Il est surprenant de voir que les jeunes, par ailleurs très engagés sur les enjeux environnementaux, soient si nombreux à déclarer utiliser des produits nocifs pour leur santé respiratoire, notamment ceux ayant des symptômes ou une maladie respiratoire, révèle le Pr Bruno Crestani. Un manque d’information sur le sujet est certainement à l’œuvre et nous montre que le travail à mener est encore long pour faire changer les mauvaises habitudes, bien ancrées dans le quotidien, et parfois influencées par les publicités auxquelles nous sommes exposés.”
Particules fines, polluants agricoles et produits chimiques polluent aussi l’atmosphère… que nous respirons !
“La pollution extérieure est avant tout liée au chauffage et à la circulation automobile, soulève le Pr Bruno Housset. Les particules ultra fines générées par les combustibles fossiles, sont particulièrement toxiques. Elles peuvent véhiculer des pollens (asthme, allergies respiratoires), des goudrons (cancer). Les plus petites particules peuvent passer dans le sang et provoquer des lésions cardiovasculaires (hypertension artérielle, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde), diabète ou retard de croissance du fœtus.” Et pourtant, force est de constater que les “déplacements propres” sont loin d’être privilégiés par les Français ! Seuls 5 % prennent le vélo ou la trottinette pour effectuer leurs trajets journaliers. “La voiture à moteur thermique est en revanche utilisée quotidiennement par 31 % des Français, loin devant les transports en commun (14 %)”, indique la Fondation du Souffle qui précise que ces chiffres sont les mêmes pour les personnes souffrant d’un symptôme ou d’une maladie respiratoire.
Les personnes les plus vulnérables à cette pollution sont les plus jeunes et les plus âgées, et toutes celles souffrant de maladies chroniques respiratoires ou cardiaques. “Insistons sur l'enfant et le fœtus qui, dans le ventre de sa mère, est sensible à la pollution, au tabac, à la qualité de l'air. La pollution est source d'accouchement prématuré, de retard de croissance, d'une plus grande fréquence d'asthme, d'otites et d'infections respiratoires dans l'enfance. C'est également un facteur de risque d'obésité à l'adolescence”, s’inquiète le spécialiste.