Pour prendre soin de son cerveau, il faut prendre soin de son cœur. Voici en substance les enseignements de la nouvelle déclaration scientifique de l'American Heart Association publiée dans la revue de l'organisation Stroke.
En effet, l’équipe de l'Université de l'Illinois à l’origine de l’étude a mis en évidence que l'insuffisance cardiaque, la fibrillation auriculaire et les maladies coronariennes sont associées au déclin cognitif.
Maladies cardiaques et démence : un risque accru allant jusqu’à 50 %
Les chercheurs ont repris tous les travaux réalisés sur les trois pathologies cardiaques et ont analysé leurs données. Ils ont mis en évidence que près de 50 % des personnes atteintes d'une insuffisance cardiaque peuvent présenter par la suite une déficience cognitive. Cette dernière peut impacter le langage, la mémoire et/ou la fonction exécutive. Les scientifiques ont également remarqué que le taux de troubles cognitifs a tendance à être plus élevé chez les patients souffrant de forme grave d'insuffisance cardiaque.
Ils ont aussi remarqué que la fibrillation auriculaire augmente le risque de déficience cognitive de 39 %. Autre découverte : développer une maladie coronarienne, aussi appelée coronaropathie, accroît le risque d’avoir une démence de 27 % par rapport aux personnes en bonne santé. "Jusqu'à 50 % des personnes souffrent de perte de la fonction cérébrale après une crise cardiaque. Les données de multiples études à grande échelle montrent qu'une crise cardiaque est liée à un déclin plus important de la fonction cognitive, y compris la mémoire et la fonction exécutive. Des niveaux élevés d'accumulation de calcium dans les artères sont aussi liés à un plus grand risque de développer une démence", écrivent les auteurs dans leur communiqué de presse.
Cœur et cerveau : il vaut mieux prévenir
Face à ces résultats, les chercheurs de la méta-analyse avertissent que prendre soin de sa santé cardiaque dès le plus jeune âge permet de prévenir les maladies cardiovasculaires, mais également, par effet domino, de protéger la santé du cerveau et de réduire le risque de déclin cognitif plus tard dans la vie.
"La démence est généralement considérée comme une maladie incurable et implacable qui ne peut être évitée. Les preuves montrent cependant qu'adopter un mode de vie sain et identifier et traiter les facteurs de risque vasculaires à un stade précoce peuvent aider à préserver le fonctionnement normal du cerveau et à réduire le fardeau de la maladie d'Alzheimer et d'autres démences connexes", explique le président du groupe de rédaction Dr Fernando D. Testai.
"Bien que de nouveaux médicaments susceptibles de traiter la maladie d'Alzheimer soient en cours de développement, la communauté médicale est bien consciente qu'il vaut mieux prévenir qu'utiliser un remède. D'autres recherches sont nécessaires pour confirmer et décrire comment les soins cardiovasculaires peuvent améliorer la santé du cerveau. En outre, d'autres recherches sont nécessaires pour comprendre la façon dont le genre et l'ethnicité peuvent influencer la connexion entre le cerveau et le cœur", conclut l’expert.