Le sepsis se caractérise par une réponse extrême du système immunitaire face à une infection entraînant un dysfonctionnement des organes. Ce trouble très grave est responsable d’un décès sur 5 dans le monde.
Une équipe de l'hôpital universitaire d'Aarhus (Danemark) a cherché à mieux comprendre cette maladie, autrefois appelée septicémie. Elle a découvert plusieurs facteurs de risque associés aux décès liés à la septicémie.
Sepsis : la moitié des patients touchés meurent dans les deux ans
Les chercheurs ont étudié les dossiers médicaux de 2.110 patients venus aux urgences avec des infections graves entre octobre 2017 et fin mars 2018. Le diagnostic de sepsis a été confirmé pour 714 d’entre eux. Ils ont couplé ces informations avec les données sur les décès des systèmes du registre danois. Ils ont alors constaté que la moitié des patients atteints de sepsis étaient morts dans les deux ans de quelque cause que ce soit, y compris l’infection elle-même.
Les scientifiques ont également remarqué qu’un âge avancé augmentait le risque de décès de 4 % pour chaque année supplémentaire. Ils ont mis en évidence d’autres facteurs qui peuvent prédire le pronostic des patients développant l’infection. Les malades qui avaient des antécédents de cancer avaient un risque plus que doublé (121 %). Avoir une cardiopathie ischémique (une affection dans laquelle les artères alimentant le sang au cœur se rétrécissent ou deviennent bloquées par une accumulation de graisses) le faisait grimper de 39 % et la démence de 90 %. De plus, une admission antérieure avec un sepsis au cours des six derniers mois entrainait un risque accru de 48 %.
Sepsis : être attentif aux facteurs de risque d’issue fatale
Responsable de la recherche, le Dr Finn E. Nielsen a présenté la découverte au Congrès européen de médecine d'urgence ce mardi 15 octobre 2024. Il en a aussi profité pour inviter les professionnels de santé à faire attention aux facteurs de risques identifiés grâce à ses travaux lorsqu’ils prennent en charge un patient souffrant de sepsis. C’est-à-dire l’âge, les antécédents de cancer ou de sepsis, la présence d’une cardiopathie ischémique ou un diagnostic de démence.
"Notre étude identifie plusieurs facteurs de risque qui devraient être priorisés par le personnel médical pour les contrôles d'information, de soins et de suivi. Nous pensons que ces connaissances sont utiles à la fois pour les cliniciens et les chercheurs dans le domaine de la médecine aiguë", rappelle l’expert dans le communiqué. "Reconnaître que le sepsis est une maladie grave avec une mortalité élevée est crucial."
Toutefois, il reconnaît : "bien que nous ayons identifié plusieurs facteurs de risque qui augmentaient clairement le risque de décès et devraient fournir une attention aux cliniciens et aux chercheurs pendant le processus de planification de la sortie, ainsi que pour le développement de futures études de prédiction, nous n'avons pas été en mesure de construire un modèle global adapté à la prédiction de la mortalité dans la pratique clinique. Il est nécessaire de faire des études prospectives sur l'effet d'autres facteurs qui ne sont pas examinés dans notre étude, y compris diverses complications qui peuvent survenir après l'hospitalisation et après la sortie."