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Zone cérébrale

Être bilingue rend le cerveau plus efficace, surtout si on l’est jeune

Par Sophie Raffin

Savoir parler deux langues accroît la connectivité et l’efficacité du cerveau, surtout si la seconde langue est acquise dès le plus jeune âge.

Eskemar/istock
Les personnes bilingues affichent une plus grande efficacité de la communication entre les régions de leur cerveau par rapport aux autres.
Cette connectivité accrue était plus forte chez celles ayant acquis leur deuxième langue à un plus jeune âge.
D'autres études ont montré que l'apprentissage d'une seconde langue améliorait l'attention ou encore favorisait le vieillissement en bonne santé.

Savoir parler au moins deux langues est un vrai plus, aussi bien pour sa vie personnelle que professionnelle… mais pas seulement ! Une étude du Neuro (Institut-Hôpital neurologique de Montréal), de l’Université McGill, de l’Université d’Ottawa et de l’Université de Zaragoza (Espagne) montre que le cerveau des bilingues présente une connectivité accrue entre toutes ses zones.

Cerveau : plus de connectivités quand on parle deux langues

Pour mieux comprendre comment fonctionne le cerveau des bilingues, les chercheurs ont réuni 151 personnes qui parlaient soit le français, soit l’anglais, soit les deux langues. Tous les volontaires ont passé une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). L’ensemble de l’activité cérébrale était enregistrée.

L’examen a montré que les participants bilingues avaient une plus grande connectivité entre les régions cérébrales que les personnes ne parlant qu’une seule langue. De plus, plus le second dialecte était appris jeune, plus la communication entre les différentes zones du cerveau était importante. "Ce phénomène était particulièrement marqué entre le cervelet et le cortex frontal gauche", précise le communiqué.

Autre constat de la recherche : avoir un cerveau “plus efficace” favorise les performances cognitives. Les scientifiques ajoutent que leur découverte recoupe les conclusions d’études antérieures assurant que les régions du cerveau ne travaillent pas chacune de leur côté, mais en interaction pour comprendre et produire le langage.

Le bilinguisme est bon pour le cerveau, mais pas seulement

"Nos travaux donnent à penser que l’apprentissage d’une deuxième langue pendant l’enfance aide à développer une organisation cérébrale plus efficace au plan de la connectivité fonctionnelle", confirme Zeus Gracia Tabuenca, premier auteur de l’article paru dans la revue Communications Biology. "Selon les résultats, plus l’expérience de la seconde langue est précoce, plus grande est l’étendue des zones cérébrales impliquées dans la neuroplasticité. D’où l’observation d’une connectivité accrue du cervelet avec le cortex lors d’expositions précoces à une seconde langue."

Une meilleure communication entre les différentes zones cérébrales n’est pas le seul avantage du bilinguisme. La littérature scientifique a déjà démontré que l'apprentissage d’une seconde langue peut avoir un effet positif sur l’attention, favoriser le vieillissement en bonne santé, et même la récupération après une lésion cérébrale.